Marginal, non représenté au parlement mais présent dans plusieurs municipalités du pays, le parti Jobbik a fait prêter serment samedi aux premiers membres d'un groupe paramilitaire qu'il vient de fonder suscitant des protestations de la société civile et du gouvernement qui craignent une résurgence de l'extrémisme de droite en Hongrie.
Entourés d'une foule d'un millier de personnes, les nouveaux membres du mouvement, intitulé "la Garde hongroise" (Magyar
Garda), ont prêté serment près du palais présidentiel dans le centre de Budapest.
Les crânes rasés qui pretaient serment arboraient le "drapeau Arpad" rouge-blanc-rouge, rappelant celui utilisé pendant la Deuxième guerre mondiale par les nazis hongrois, les "Croix
fléchées".
Les uniformes de la garde étaient également décorés d'un emblême rouge-blanc-rouge.
Au même moment, des centaines de personnes ont participé à une contre-manifestation, organisée par des groupes civiques anti-fascistes près de la cérémonie de prestation de serment.
Parmi les protestataires se trouvaient des organisations juives et roms qui ont demandé au gouvernement d'interdire le groupe paramilitaire.
Des organisations juives internationales ont demandé au Premier ministre socialiste Ferenc Gyurcsany, d'interdire la Garde hongroise.
M. Gyurcsany a violemment critiqué la garde, estimant qu'elle était "une honte pour la Hongrie et pour la démocratie hongroise".
Il a envoyé dans ce contexte une lettre au procureur général lui demandant d'accorder "une attention particulière" aux activités de ce groupe paramilitaire et de "réagir immédiatement" si cette organisation commettait des actions illégales.
La Hongrie héberge la plus grande communauté juive d'Europe centrale estimée à environ 60.000 ou 100.000 membres.
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