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Le Blog des Spiritualités

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La mixité ce n'est pas pour être dans la course de la bien-pensance, par Christine Sauvagnac Grand-Maître de la GLCS

Publié par Christine Sauvagnac sur 12 Avril 2021, 07:30am

Catégories : #Franc-Maçonnerie, #FrancMaçonnerie, #GLCS, #Mixité, #Spiritualité

La mixité ce n'est pas pour être dans la course de la bien-pensance, par Christine Sauvagnac Grand-Maître de la GLCS
La mixité ce n'est pas pour être
dans la course de la bien-pensance

 

Au-delà de nos préférences religieuses, nous venons de vivre à travers Pâques, Pessah ou l’équinoxe de printemps des jours marqués par l’esprit de renaissance. Au retour du confinement, avec la Lumière au bout de ce tunnel, nos lumières doivent l’emporter sur nos propres ténèbres. Notre obédience se prépare à un total renouveau et sur tous les plans : elle rénove notamment ses outils, son administration, cette lettre, son site et jusqu’à la conception que nous avons de faire mieux vivre nos valeurs.

Ces valeurs sont dans notre ADN ; c’est pourquoielles sont intangibles, mais on peut toujours améliorer leur traduction dans la vie des Loges et donc les revisiter avec peut-être un nouveau regard.

Lors de la précédente lettre, j’évoquais le théisme. Aujourd’hui je propose de revisiter notre exigence de mixité.
 
Bien des obédiences exclusivement masculines seront sans doute conduites à ouvrir leurs portes aux femmes. L’appartenance à une obédience de renom peut sembler apporter un réseau d’amitiés. Celles et ceux qui n’en sont pas membres jugeront à tort ou à raison que ces amitiés créent un avantage discriminatoire. La presse entretient de tels fantasmes ! Tel est le cas en Angleterre vis-à-vis de la Grande Loge Unie d’Angleterre. Certaines femmes ont donc décidé de porter l’affaire en justice pour réclamer une égalité de chances de promotion.

Certes, le paradoxe conduit à demander une égalité de traitement, ce qui est juste légitime, au nom de supposées faveurs qui sont aux antipodes de la vraie maçonnerie. Mais les progrès sont au bout de ce chemin.

Peu importe donc le chemin. Mais tel n’est pas notre sujet. Les obédiences encore fermées vont progressivement s’ouvrir à la demande de la société, soit contraintes, soit volontairement comme l’a fait le Grand Orient de France.

Nous n’entendons juger personne et défendons toute liberté fondée sur la vérité. L’argument de l’unicité du genre ou du sexe peut être entendu, même si contester les groupes ethniques de discussion tout en se refermant « in principio » sur son identité sexuelle peut donner matière à débattre. Ce dont je me garderai ici, car la mixité telle que nous proposons de la vivre au sein de la Grande Loge des Cultures et de la Spiritualité est étrangère à cette discussion : elle ne répond pas à l’injonction, louable par ailleurs, des temps actuels.

Cette mixité est de nature initiatique, spirituelle. Elle est un engagement à partager ce regard de l’autre en soi, qui est une façon de se réconcilier avec tous les dons de la vie. Une façon de dépasser notre incomplétude.

Comprenons-nous bien ! Je suis aux côtés des femmes qui revendiquent une égalité de droit et de principe. Mais la mixité est bien plus.

Pour ce qui concerne la franc-maçonnerie, rien, absolument rien, ne s’oppose à l’initiation des femmes. Les arguments parfois invoqués concernant l’orientation sexuée de certains actes symboliques sont non avenus. D’ailleurs, la recherche du divin s’est toujours accompagnée d’une certaine forme d’androgynat, c’est-à-dire de la capacité de chacun de prendre en soi, de comprendre, de respecter le sexe ou le genre qu’on n’a pas, ou qu’on a peu. Car en fait chacun porte naturellement une dualité que l’initiation en mixité permet de retrouver pour peu qu’elle ait été perdue.

Aussi bien, des femmes ont toujours fréquenté les loges, ou les proto loges, d’une manière ou d’une autre. Il a fallu le violent courant de patriarcat qui a infusé jusque dans les Lumières pour qu’on en arrive à interdire les femmes dans certaines grandes obédiences qui exerçaient une sorte de monopole national.

Les grandes femmes maçonnes ne s’y sont jamais trompé. Elizabeth de Saint Léger sœur et vénérable de son atelier pendant 20 ans, à une époque où c’était prétendument interdit, n’a jamais revendiqué un combat genré. Elle voulait juste travailler de plain-pied avec tous, et notamment les hommes. Certes, cela se passait au tout début du 18e siècle en Irlande dont les ateliers nous ont légué une façon de travailler, les planches et une certaine manière d’œuvrer, qui justement permettent une complète mixité.

Il en est de même de la Princesse de Lamballe rattachée à la Grande Loge d’Écosse après avoir sciemment quitté les loges d’adoption. Olympe de Gouges, Maria Deraismes et Louise Michel, lesquelles n’ont jamais brandi le drapeau d’aucune forme d’apartheid fondé sur le sexe.

Certes, le carcan social a pu éloigner les femmes des Loges. Or la société actuelle permet de retrouver progressivement les vrais fondements de la maçonnerie.

Car la mixité dépasse la complémentarité des sexes. Elle est l’expression de la conciliation de contraires qui n’en sont pas vraiment. Elle est la réconciliation du ciel et de la terre, ce ciel autrefois féminin aujourd’hui devenu l’apanage du père divin. Travailler ensemble, c’est mettre fin à des millénaires d’opposition des symboles de Yin et de Yang, de ciel et de terre, de féminin et de masculin. En quelque sorte cela nous réconcilie avec les origines symboliques de l’humanité, à un moment où elle a tant besoin de pacifier ses racines pour construire, voire reconstruire, une société dont les progrès apparents risquent en fait de lui faire perdre ses repères.

Pour porter une vérité renouvelée, il faut travailler sur soi, ce à quoi appelle la mixité. C’est pourquoi, comme les autres responsables de notre Ordre, je suis intransigeante sur le respect de chacun, sur le respect des diversités et sur la manière de régler les difficultés lorsqu’elles surgissent, ce qui est inévitable quand il y a de la vie.

Voilà, il ne suffit pas de le dire. Croyez que nous y mettons cœur et amour.

Bien des sœurs ou des frères ont la tentation de Venise. Il faut résister à la corrosion insidieuse du confinement. Demain, nous aurons besoin de chacune et de chacun.

Après ces jours que le calendrier place sous le signe de renaissance, soyez à nos côtés pour poursuivre et donner un socle solide à notre espérance.

 
Christine Sauvagnac
Le Grand Maître de la Grande Loge des Cultures et de la Spiritualité

A lire dans la lettre de la GLCS : 

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Quelles que soient mes responsabilités - ou non -  présentes ou futures dans une organisation, les propos tenus dans cet article comme dans tous les articles de ce Blog, sont exclusivement des opinions personnelles qui n'engagent que moi.

Je rappelle simplement que la liberté d’expression est en France un droit Constitutionnel, quelle que soit notre appartenance à une association de quelque nature que ce soit.

Dans son article 10, la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen dispose que : « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la Loi. »

Dans l'article 11, la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen dispose aussi que : « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. »

Ces deux articles ont valeur constitutionnelle car le préambule de la Constitution de la Ve République renvoie à la Déclaration de 1789.

La Constitution et les Lois de la République Française s'appliquent sur l'ensemble du territoire national et s'imposent à tout règlement associatif particulier qui restreindrait cette liberté fondamentale et Constitutionnelle de quelque façon que ce soit.

« Jurez-vous, de plus, d’obéir fidèlement aux chefs de notre Ordre, en ce qu’ils vous commanderont de conforme et non contraire à nos lois ? » (Extrait du Serment prêté par chaque franc-maçon lors de son initiation).

Jean-Laurent Turbet

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