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Le Blog des Spiritualités

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GLDF 1936 : "Il faut mettre un tablier mes frères"!

Publié par Jean-Laurent Turbet sur 30 Novembre 2014, 08:30am

Catégories : #Franc-Maçonnerie, #REAA, #Régularité, #Histoire, #GLDF, #Wirth, #Lantoine

GLDF 1936 : "Il faut mettre un tablier mes frères"!

Le Convent de la Grande Loge de France a commencé ses travaux le 17 septembre 1936 sous la présidence d'André Guillemin, Vénérable de la loge parisienne "La Fidélité", loge homonyme de celle de Lille qui est celle du Ministre de l'Intérieur du Front Populaire Roger Salengro.

 

Les députés, lors de ce Convent, discutent de la situation en Espagne, du statut des loges d'adoption, des problèmes démographiques, du droit d'asile, du rôle de la Franc-Maçonnerie et des Franc-Maçons, du problème colonial devant les sociétés modernes et de la situation en Afrique du Nord.

 

Louis Doignon, qui avait succédé en 1935 à Michel Dumesnil de Gramont, est réélu Grand-Maître.

 

Comme nous l'avons vu dans l'article sur Roger Salengro, une grande tenue avait eu lieu, sous la présidence de Michel Dumesnil de Gramont le 15 juin 1936 en l'Hôtel de la Grande Loge de France sur le thème "Le Front Populaire au Travail".

 

Il faut dire que le REAA pratiqué à la GLDF au début du 20ème siècle est une pauvre chose par rapport à la richesse du rite initial connu par le Guide des Maçons Ecossais de 1804 ou par les rituels suivants de 1829.

 

Au fil du temps la Bible qui est le Volume de la Loi Sacrée a disparu de l'autel des Serments. Il n'y a plus de GADLU, plus de colonnes, plus de tabliers ni de gants.... bref, nous pouvons le dire : plus rien ou presque !

 

Les soeurs, qui sont dans les loges d'adoption, à partir de 1901 puis surtout de 1907, et qui sont attachées à une pratique symbolique forte ont cessé de pratiqué le REAA - tellement la symbolique pratiquée par les hommes était pauvre - pour se tourner vers le rite d'Adoption, qui avait alors une richesse symbolique sans commune mesure avec le pauvre REAA dépouillé de tout à la GLDF.

 

J'aurai pu parler de la circulaire recommandant de ne pas fumer dans les temples ou de celle recommandant de ne pas manger et boire pendant les tenues. Elles existent!

 

Eh oui : dans les années 1900-1930, la grande majorité des frères ne porte ni gants ni tabliers (seuls les officiers ont leur sautoir et les frères maîtres leur cordon), boivent, fument et mangent dans le temple, où il n'y a plus ni tapis ni colonnes sagesse-force-beauté et où les frères parlent principalement de sujets politiques et sociaux.

 

Heureusement petit à petit les choses vont changer et les frères vont recharger symboliquement leur rite. C'est ce que nous continuons à faire aujourd'hui : être toujours au plus près de nos rituels princeps originaux qui gardent le joyaux le plus précieux : notre corpus symbolique qui est le coeur de notre pratique maçonnique.

 

Pour autant, un nombre croissant de frères souhaite recharger symboliquement la pratique du Rite Ecossais Ancien et Accepté à la Grande Loge de France.

 

Ces frères avant-gardistes ont pour noms Jules BoucherAlbert LantoineOswald Wirth ou René Guénon.

 

Au début ils seront ultras-minoritaires. Fort heureusement, ils vont être de plus en plus nombreux pour que la GLDF sorte de ses pratiques profanes pour revenir à l'authentique maçonnerie écossaise. 

 

Oswald With (photo ci-contre) va créer en 1912 une revue maçonnique dont le titre est explicite : "Le Symbolisme". Et le travail à faire est considérable pour remettre les frères dans la voie de la spiritualité et du symbolisme maçonnique...

 

Dès 1910, Albert Lantoine avait créé une loge "pionnière" la loge N° 427 "Le Portique" pour revenir à une pratique authentique du Rite Ecossais Ancien et Accepté. Après la guerre, en 1947, une loge comme "La Grande Triade" N°693 (inspirée par René Guénon) procèdera de la même volonté de retour à la Tradition primordiale de l'Ordre. Et nous pourrions multiplier les exemples...

 

En 1936, malgré les nombreux sujets sociétaux, la pratique de notre rite intéresse pourtant les députés.

 

Un voeu est déposé lors du Convent de septembre 1936 pour que les frères portent de nouveaux leur tablier en loge. Il semble aujourd'hui incroyable de se présenter en loge sans tablier ! C'était alors la norme.

 

Seuls les officiers (et encore les 5 plus importants) portaient leurs sautoirs en loge et les maîtres portaient leurs cordons.

 

En 1936 les colonnettes "Sagesse - Force - Beauté" viennent tout juste de faire leur retour en loge. Gustave Mesureur en parlait dès 1910 avec des dignitaires du Grand Orient Ottoman (qui les avait gardé) pour les réintroduire dans les loges de la GLDF.

 

Le Convent dans le voeu ci-dessous souhaite que "la Grande Loge de France remette en honneur parmi ses membres le port du tablier, emblème du travail".

 

Et d'ailleurs le voeu n'impose pas tout de suite à tous le port du tablier mais d'abord :

 

- Pour les cinq premiers officiers de la Loge.

 

- Pour les Députés lors des réunions du Convent, des Congrès ou des tenues de Grandes Loges.

 

- Pour les nouveaux maîtres qui viennent d'être promus.

 

Ce voeu sera mis à l'étude des loges avant d'être adopté lors du Convent de 1937. Le port du tablier redevenant - enfin ! - obligatoire.

 

Il faut dire que les décors coûtaient assez chers et que la particularité de la GLDF était d'avoir une cotisation moins élevée que le GODF et de ne pas faire de frais "inutiles" en décors.

 

Pourtant, après la Guerre de 1939-1945, tous les maîtres, petit à petit, vont porter des tabliers et même les apprentis et compagnons, leurs tabliers blancs.

 

Il faudra attendre le milieu des années 1950 pour que la Bible, le Volume de la Loi Sacrée, redevienne obligatoire sur l'autel des Serments.

 

Le chemin était encore long pour que la GLDF redevienne ce qu'elle doit être.

 

Le travail doit sans cesse être remis sur le chantier, aujourd'hui comme hier. Pour pratiquer un rituel toujours au plus près du rituel original, tant dans la lettre mais surtout dans le plus pur esprit de la Tradition Ecossaise.

 

Evidemment tout ceci n'a rien à voir avec la situation actuelle....

 

Jean-Laurent Turbet

 

 

Grande Loge de France

8, rue Puteaux

 

O :.de Paris le 29 octobre 1936.

 

Nous avons la faveur de porter à votre connaissance le vœu relatif au port du tablier par les FF :. De la Fédération, vœu ainsi conçu :

 

« Le Convent émet le vœu :

 

Que la Grande Loge de France remette en honneur parmi ses membres, le port du tablier, emblème du travail.

Reconnaissant toutefois qu’il est difficile d’imposer cette dépense aux FF :. Déjà pourvus d’un cordon de maître ;

Conseille aux Ateliers de la Fédération de se procurer un jeu de tabliers d’officiers pour les cinq premiers dignitaires ; recommande aux députés le port de l’emblème du travail, lors des tenues de congrès, de Grande Loge et de Convent, et oblige les nouveaux promus au 3ème degré à revêtir le tablier de maître ».

 

Nous ne saurions trop attirer votre attention sur ce vœu qui tend à inciter les ateliers à reprendre un coutume, toujours observée par la maç :. Du monde entier, et dont la prise en considération témoignait de notre fidélité et de notre attachement à la Tradition Ecossaise.

 

Veuillez agréer, mon T :. C :. F :. Les pression de mes sentiment bien frat :.

 

Le Grand-Secrétaire,

René LEDOUX

GLDF 1936 : "Il faut mettre un tablier mes frères"!

 

 

 

 

Attention ! Cet article, comme tous les articles du "Bloc-Notes de Jean-Laurent sur les Spiritualités", (http://www.jlturbet.net/) est écrit en mon nom personnel.

Je ne parle ni au nom d'une association, ni d'un parti, ni d'une loge, ni d'une obédience maçonnique.

Mes propos n'engagent que moi et non pas l'une ou l'autre de ces associations.

Je ne suis en aucune façon habilité à écrire au nom d'une association, d'un parti, d'une loge, d'une obédience maçonniqueTout ceci pour que cela soit bien clair, qu'il n'y ait aucune ambiguïté de quelque nature que ce soit.

Quelles que soient mes responsabilités - ou non -  présentes ou futures dans une organisation, les propos tenus dans cet article comme dans tous les articles de ce Bloc-Notes, sont exclusivement des opinions personnelles qui n'engagent que moi.

Je rappelle simplement que la liberté d’expression est en France un droit Constitutionnel, quelle que soit notre appartenance à une association de quelque nature que ce soit.

Dans son article 10, la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen dispose que : « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la Loi. »

Dans l'article 11, la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen dispose aussi que : « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. »

Ces deux articles ont valeur constitutionnelle car le préambule de la Constitution de la Ve République renvoie à la Déclaration de 1789.

La Constitution et les Lois de la République Française s'appliquent sur l'ensemble du territoire national et s'imposent à tout règlement associatif particulier qui restreindrait cette liberté fondamentale et Constitutionnelle de quelque façon que ce soit.

Jean-Laurent Turbet

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D
En travaillant aux archives de la GLDF, je suis tombé sur le parcours étonnant d'un Frère qui atteste d'une démarche spirituelle dès le début des années 1920.<br /> Henri Dubois- Treboz (1882- 1975) a été initié en 1906 par la Loge « Union- Travail » à l’Orient de Lens, où il a été élevé à la Maîtrise dès l’année suivante. Reçu 18e en 1910 au sein du Suprême Conseil de France du Rite Ecossais Ancien et Accepté, il a été admis au 32e degré en 1914. Il s’est ensuite affilié en 1937 à l’Ordre Martiniste et au Rite de Memphis- Misraïm où lui ont été successivement conférés les 65e et 66e degrés puis les 90e (1938) et 99e degrés (1939). <br /> A Paris, il fut également membre de « L’Age Nouveau » n°524 , un Atelier constitué en 1924 au sein de la Grande Loge de France et qui arborait sur ses convocations le qualificatif de « Loge traditionaliste » . <br /> Son élection au Vénéralat, le 2 octobre 1932, provoqua aussitôt l’indignation de trois membres de l’Atelier en raison de sa condamnation, en octobre 1919, par le Conseil de Guerre de la première région militaire à cinq ans de prison, réduits à deux années par grâce présidentielle.<br /> Bien que ses opposants aient été déboutés par le Tribunal d’Appel puis par le Tribunal de Cassation de l’Obédience et qu’il ait été réélu Vénérable à l’unanimité en 1933, le Conseil Fédéral, dans sa séance du 9 juillet 1934, décida de le suspendre « jusqu’à ce qu’il obtienne sa réhabilitation d’une condamnation prononcée en 1919 par un Conseil de Guerre pour une affaire purement politique ».<br /> Révoltés par l’arbitraire d’une telle mesure, Dubois et la moitié des trente membres de « L’Age Nouveau » démissionnèrent alors, le 11 janvier 1935, de la Grande Loge de France .<br /> Organisés d’abord en Loge libre, ils adressèrent, en juillet 1935, au Grand Maître Provincial de Neustrie Walter Hewson une requête en vue de constituer un Atelier sous l’égide de la Grande Loge Nationale Indépendante et Régulière . Cette demande étant toutefois restée sans lendemain en dépit des encouragements reçus , Dubois rejoignit alors, en novembre 1937, le Souverain Sanctuaire lyonnais de Memphis- Misraïm .<br /> Je te renvoie pour plus d'informations à mon article &quot;Jean Baylot, Memphis-Misraïm et le Martinisme&quot; publié en 2012 dans le N°85 de la revue &quot;Les Cahiers Villard de Honnecourt&quot;, pp. 25-41.<br /> AF<br /> Francis Delon
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J
Merci beaucoup mon cher Francis !
C
Merci de cette livraison.Je continue mon instruction.Sentiments fraternels.
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J
Pour ne pas parler des évènements récents ... Le GM de la GLNF en 2009, avait exigé le port du tablier en SGC(Souverain Grand Comité organe composé par des nommés par le GM) dans le but d'exiger &quot;silence&quot;, allégeance et interdire toute manifestation de réprobation. <br /> Mais ceci, comme le dit JLaurent n'a aucun rapport avec la situation actuelle à GLDF ...
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A
Mon F Joaben,<br /> <br /> Nous avons dis : pas de politique.

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