Dans mon article concernant la « Déclaration de Paris » du 3 juillet 2013 qui informe les cinq Grandes Loges Régulières Européennes signataires de la Déclaration de Bâle du 10 juin 2012, de la création de la Confédération Maçonnique de France, je me demandais si les cinq Grandes Loges allaient répondre promptement au texte, signé en l’Hôtel de la Grande Loge de France, et qui leur avait été transmis.
Nous n’aurons pas eu longtemps à attendre ! La réponse à la « Déclaration de Paris », est arrivée.
Les responsables des obédiences signataires formant la Confédération Maçonnique de France, viennent de la trouver dans leurs boites de courriers électroniques (pour mémoire il s’agit des responsables de la Grande Loge de France (GLDF), de la Grande Loge Traditionnelle et Symbolique Opéra (GLTSO), de la Grande Loge de l’Alliance Maçonnique Française (GL-AMF) et la Grande Loge Indépendante de France (GLIF)).
Je vais essayer de donner une lecture aussi objective que possible de ce document que je viens de découvrir. Cette tentative d’exégèse est évidemment éminemment personnelle !
Visiblement, les cinq Grandes Loges Européennes sont satisfaites (pour ne pas dire enthousiastes) par la tournure que prennent les événements. C’est ce qu’elles écrivent en tout cas.
Le processus initié par la déclaration de Bâle, par lequel les Grandes Loges Européennes confiaient à la Grande Loge de France la tâche d’organiser le retour, en France, de la fraternité universelle d’une maçonnerie Régulière et de Tradition est maintenant bien lancé.
C’est un processus dynamique et inventif qui permet à l’édifice de se construire pierre à pierre en respectant tout à la fois les histoires différentes – comme l’indépendance - des frères et des obédiences qui composent la Confédération Maçonnique de France, tout en ne perdant pas de vue l’objectif final qui est bien le retour à la fraternité universelle.
Face à l’agitation, à la fébrilité, voire à l’énervement qui sont parfois perceptibles de l’extérieur, les responsables de la Confédération Maçonnique de France souhaitent laisser – selon la formule consacrée – du temps au temps. Du temps pour que les frères apprennent à travailler ensemble, se connaissent mieux, s’apprécient.
Rome ne s’est pas construite en un jour. La Confédération non plus. Sans confondre vitesse et précipitation, la Confédération se construit avec détermination.
Les responsables de la Confédération veulent prendre le temps de la pédagogie, ils veulent prendre le temps de bien faire, pour que le projet de retour à fraternité universelle, qui recueille l’assentiment quasi général des frères, aboutisse réellement, dans les meilleures conditions.
C’est ce que notent les Grandes Loges européennes qui se « réjouissent de l’enthousiasme que suscite cette naissance parmi les très nombreux Frères attachés à la pratique d'une Maçonnerie de Tradition ».
Ces mêmes Grandes Loges qui connaissent bien l’Histoire de la Franc-Maçonnerie en France et qui donc « mesurent l'importance du travail réalisé par les obédiences impliquées, des liens d’écoute et de confiance réciproques qui se sont tissés entre elles ainsi que de la volonté et de la détermination d'aboutir qui les animent ».
La volonté d’aboutir est bien là. Comme la conscience de participer à une œuvre qui marquera durablement l’avenir de la Franc-Maçonnerie dans notre pays : Les Grandes Loges « sont heureuses que la chance historique d’œuvrer à la construction de la Maçonnerie française du futur ait été ainsi saisie ».
Comme je le disais dans mon précédent article, les responsables de la Confédération Maçonnique de France vont s’atteler immédiatement à la rédaction des statuts et du règlement intérieur de la Confédération.
Les Grandes Loges Européennes souhaitent soutenir et appuyer la démarche de la Confédération mais sans s’ingérer dans les affaires internes de celle-ci. C’est bien aux Français de trouver les solutions adaptées : Les Grandes Loges européennes « tout en rappelant leur souci de non-ingérence (…) l’assurent de leurs conseils qu’elle sollicitera en la matière ». Et même, « elles sont convaincues que la dynamique qui s’est mise en place permettra à la Confédération de mener cette tâche à bien ».
Les Grandes Loges Européennes sont très satisfaites de ce premier bilan d’étape après la création de la Confédération Maçonnique de France.
Elles s’engagent par ailleurs à aider la Confédération à trouver « une solution satisfaisante » pour une « reconnaissance ultérieure au sein de la famille universelle des Grandes Loges Régulières ».
Enfin, les cinq Grandes Loges européennes donnent (une nouvelle fois, mais, dans la vie, soit on se répète soit l’on se contredit…) la marche à suivre : le retour au sein de la famille universelle des Grandes Loges Régulières ne passe que par la Confédération Maçonnique de France. Il n’y a pas d’autre chemin. C’est un message clair pour tous les frères qui peuvent – encore – se poser des questions ou des interrogations.
Les Grandes Loges européennes rappellent fort opportunément que « leur appel de Bâle s’adresse à tous ceux qui souhaitent s’inscrire dans une Maçonnerie Régulière de Tradition et, nonobstant leur retrait de reconnaissance, donc à la Grande Loge Nationale Française aussi ».
Les frères et les loges de la GLNF sont donc clairement invités à rejoindre la Confédération.
La GLNF pourra-t-elle un jour rejoindre la Confédération ? C’est la question qui est posée. Cela ne pourra se faire qu’après un long travail de fond et de régénération au sein de cette obédience.
Les Grandes Loges Européennes invitent en effet les nouveaux responsables de la GLNF à « prendre conscience au préalable des causes réelles et profondes de sa crise intérieure et dont certaines relèvent à leur sens d’une longue dérive qui ne peut s’expliquer par les excès d’un seul. Elles considèrent en effet que le retour au calme et l’apaisement intérieur qui se seraient installés au sein de la Grande Loge Nationale Française n’opéreront pas à eux seuls sa rénovation effective et durable, mais que des actes concrets s’attaquant aux causes véritables de sa récente tourmente devront suivre ».
Le « in progress » émis du bout des lèvres par les représentants des Grandes Loges américaines à propos de la Grande Loge Nationale Française (et, comme souvent, sur-interprété en France pour des raisons diverses et variées, comme un possible retour de reconnaissance rapide pour la GLNF) est donc à examiner de façon circonspecte. Il faut dire que, plus aux faits des réalités hexagonales, les Grandes Loges européennes ont une vision à la fois plus réaliste et plus précise de la crise qui a malheureusement secouée durant de longues années la GLNF et qui a conduit à sa perte de reconnaissance par les Grandes Loges européennes continentales comme par la GLUA.
Mais il est clairement suggéré, c’est une invitation très fraternelle à leur égard, que les frères sincères et attachés à une maçonnerie Régulière de Tradition – et ils sont très nombreux à la GLNF – sont invités à rejoindre dès maintenant la Confédération Maçonnique de France.
C’est donc une réponse très positive, enthousiaste et fraternelle des cinq Grandes Loges Européennes à l’appel de Paris et à la création de la Confédération Maçonnique de France.
Une réponse pleine d’avenir. Il reste maintenant aux frères de la Confédération Maçonnique de France à travailler sereinement à l’élaboration des statuts et du règlement intérieur.
La suite donc, au prochain épisode !
Jean-Laurent Turbet
° Pour aller plus loin :
° Le site de la Grande Loge de France.
° Le courrier des 5 GL européennes du 10 juillet 2013, sur ce site.
° RPMF : « Déclaration de Paris » du 3 juillet 2013. La CMF va de l’avant ! , sur ce site.
° Le texte de la « Déclaration de Paris » du 3 juillet 2013, sur ce site.
° Le traité fondateur de la Confédération Maçonnique de France et le protocole d’Intervisites, sur ce site.
° Convent 2013 historique de la Grande Loge de France. La Confédération Maçonnique de France créée, sur ce site.
° Première tenue « confédérale » à la Grande Loge de France, sur ce site.
° RPMF : Le prétexte LNF, sur ce site.
° RPMF : Le Pari Confédéral, sur ce site.
° RPMF : Des réponses aux rumeurs qui font peur ! , sur ce site.
° RPMF : Tenues communes pour les frères des cinq Obédiences Régulières françaises, sur ce site.
° RPMF : Conférence de presse de Marc Henry et des Grands-Maîtres des obédiences régulières françaises, sur ce site.
° Marc Henry (GLDF) : « La Confédération aura une direction à 5 têtes. »,sur le site La Lumière de François Koch.
° La Grande Loge Indépendante de France est consacrée, sur ce site.
° GLTSO : le Grand-Maître Jean Dubar parle de la recomposition du paysage maçonnique français, sur ce site.
° RPMF : La Confédération des Grandes Loges Traditionnelles Régulières est en marche, sur ce site.
° Déclaration des cinq Grandes Loges Françaises du 18 décembre 2012, sur ce site.
° Déclaration des cinq Grandes Loges Régulières du 12 septembre 2012, sur ce site.
° GLNF : Le texte de la GLUA qui enlève la reconnaissance (explications), sur ce site.
° GLNF : La reconnaissance anglaise, c’est fini, sur ce site.
° La Grande Loge de France confirme que les négociations sont engagées avec les 5 Grandes Loges européennes, sur ce site.
° La Grande Loge de France accepte d'ouvrir des discussion avec les 5 grandes loges régulières européennes, sur ce site.
° La Grande Loge de France en pleine forme et très convoitée avant son Convent, sur ce site.
° Après l'appel de Bâle des grandes loges réagissent, sur ce site.
° Le communiqué de Presse officiel de la Grande Loge de France, sur l'élection de Marc Henry, sur ce site.
° Marc Henry élu Grand-Maître de la Grande Loge de France, sur ce site.
° La GLDF répond officiellement aux 5 obédiences européennes, sur ce site.
° La déclaration de Bâle du 10 juin 2012, sur ce site.
Attention ! Cet article, comme tous les articles du "Bloc-Notes de Jean-Laurent sur les Spiritualités", (http://www.jlturbet.net/) est écrit en mon nom personnel.
Je ne parle ni au nom d'une association, ni d'un parti, ni d'une loge, ni d'une obédience maçonnique.
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Quelles que soient mes responsabilités - ou non - présentes ou futures dans une organisation, les propos tenus dans cet article comme dans tous les articles de ce Bloc-Notes, sont exclusivement des opinions personnelles qui n'engagent que moi.
Je rappelle simplement que la liberté d’expression est en France un droit Constitutionnel, quelle que soit notre appartenance à une association de quelque nature que ce soit.
Dans son article 10, la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen dispose que : « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la Loi. »
Dans l'article 11, la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen dispose aussi que : « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. »
Ces deux articles ont valeur constitutionnelle car le préambule de la Constitution de la Ve République renvoie à la Déclaration de 1789.
La Constitution et les Lois de la République Française s'appliquent sur l'ensemble du territoire national et s'imposent à tout règlement associatif particulier qui restreindrait cette liberté fondamentale et Constitutionnelle de quelque façon que ce soit.
Jean-Laurent Turbet
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