Jean-Pierre SERVEL, celui que le Grand Comité de la Grande Loge Nationale Française (GLNF) a élu comme candidat à la Grande Maîtrise le 6 septembre 2012, vient d’envoyer une lettre ouverte à ses frères de la GLNF.
La Quartely Communication de la Grande Loge Unie d’Angleterre du 12 septembre 2012, au cours de laquelle il a été mis fin à la reconnaissance de la GLUA (après que toutes les autres obédiences européennes et américaines aient cessé toutes relations avec la GLNF) a sonné comme un coup de tonnerre parmi les frères de la GLNF.
Celle-ci se trouve de fait totalement isolée, n’ayant aucun rapport avec les obédiences françaises (GODF, GLDF, GLTSO, DH, GLFF, LNF, GL-AMF, GLTF, GLMU, GLMF etc…) et n’ayant plus de rapport avec les autres grandes loges étrangères importantes.
Jean-Pierre SERVEL n’est pas encore Grand-Maître (il le sera dans deux mois) mais il entend prendre les devants tant il y a péril en la demeure et tant l’hémorragie de frères est importante.
Par ailleurs, par voie de communiqué, l’administrateur judiciaire de la GLNF, Maître Monique LEGRAND, vient de convoquer l’assemblée générale de la GLNF pour le samedi 1er décembre 2012.
Vous trouverez donc ci-dessous, la lettre de Jean-Pierre SERVEL, puis le communiqué de Monique LEGRAND.
1) La Lettre de Jean-Pierre SERVEL aux frères de la GLNF :
Très Chers & Bien Aimés Frères,
L’affrontement fut difficile et les blessés nombreux. Après les innombrables mails ou articles dont nous avons été abreuvés, nous goûtons une période de paix relative, qui pourrait subsidiairement donner libre cours à des interprétations erronées.
Goûtons cette paix fragile.
Dans toutes les Provinces, la période des installations touche bientôt à sa fin. Les Loges se comptent et fortifient leurs résolutions. Nous sommes en plein recensement : « Où est notre Frère Untel ou tel autre ? Les trous sur nos colonnes ne se refermeront pas ». Parfois l’espoir : « Celui-ci reviendra-t-il ? Quand donc y verrons-nous plus clair ? Pouvons-nous faire confiance à ce qui semble se dessiner ? ».
Le silence relatif auquel je m’astreins et auquel nous prêtons ensemble l’oreille, c’est le respect.
Le respect de tous, pour le retour des Frères
au travail. Le respect pour la lueur qui voudrait ensoleiller un avenir que nous ne voulons pas entacher. Combien de temps faudra-t-il attendre pour être un peu mieux fixés ?
Pour que cette aube pâle se transforme en un nouveau matin lumineux ?
Deux mois, mes Frères. Deux petits mois après le marathon de ces longues années de déchirement. Deux petits mois qui vous paraîtront longs. Le 1er décembre, il vous sera demandé de ratifier ma désignation à la charge de Grand Maître. Personnellement, ils me paraissent bien courts, ces deux mois, pour préparer et organiser la longue liste des tâches à accomplir, afin de ne pas vous décevoir.
C’est ce à quoi j’occupe intensément tous mes instants.
Il m’a fallu prendre connaissance de l’état réel de notre GLNF, prendre la mesure des nouvelles conditions dans lesquelles nous évoluons sur un terrain international complexe, étudier le calendrier des décisions qu’il faudra prendre. Si l’on ne veut pas organiser trop d’assemblées générales coûteuses, la réforme constitutionnelle que je promets demandera un certain temps.
D’ici à ce que de nouveaux textes soient rédigés et soumis à votre approbation, je prépare activement quelques décisions pour l’immédiat et des engagements formels conformes à mes promesses :
- réduction du mandat du Grand Maître à 3 ans,
- institution d’un Conseil des Sages,
- rédaction d’une procédure d’impeachment pour la charge de Grand Maître,
- remaniement du Souverain Grand Comité, dans le sens d’une plus grande représentativité des Loges,
- réactivation, en son sein, des commissions de travail et de contrôles qui s’étaient éteintes sous la gouvernance précédente.
Il n’est pas trop tôt pour placer le renouveau de la GLNF sous le signe de la transparence. J’étudie également la démarche appropriée pour restaurer une confiance absolue dans le mode de gestion de notre obédience et des organes « satellites » : les livres de comptes seront consultables sous une forme qui est d’ores et déjà à l’étude.
Je voudrais terminer ce courrier par un message de sérénité et d’espoir : prenons courage, Bien Aimés Frères, nous avons tous eu un choc en recevant le retrait de reconnaissance de la GLUA auquel il fallait hélas s’attendre ; les termes de ce retrait nous ont donné en même temps des raisons d’espérer et nous indiquent la voie à suivre pour qu’il soit momentané.
Comme vous, je me suis inquiété de la déclaration en provenance de cinq des Grandes Loges Européennes et de la GLDF. L’examen approfondi de l’historique et du profil de ces Grandes Loges me donne à penser que de très sérieux obstacles se dressent devant cette initiative laquelle est, pour le moins, en contradiction avec les termes du communiqué de la Quarterly Communication de la Grande Loge Unie d’Angleterre.
Néanmoins, cette situation risque, hélas, pendant un temps que nous nous efforcerons de réduire, de retarder la normalisation de nos relations avec certaines Juridictions pour lesquelles nous avons une réelle estime et une affection toute fraternelle.
D’ici-là, ne nous détournons pas de notre chemin qui doit être celui de la vraie Franc-maçonnerie, du travail, dans le cadre de nos Traditions, aux trois grades de la Franc-Maçonnerie symbolique régulière.
Travaillons, mes Bien Aimés Frères, donnons-nous en les moyens.
Je suis et resterai moi-même à vos côtés et à votre service. Tâchons d’être heureux, ensemble.
Recevez, Très Chers & Bien Aimés Frères, l’assurance de ma Fraternelle Affection.
Jean-Pierre Servel
2) Communiqué de Maître Monique LEGRAND :
COMMUNIQUE DE L’ADMINISTRATEUR PROVISOIRE
avant envoi de la convocation.
En ma qualité d’administrateur provisoire de l’association GRANDE LOGE NATIONALE FRANCAISE, dite GLNF,
chargée, en vertu de ma mission de « mettre en œuvre un nouveau processus complet devant parvenir à la désignation d’un nouveau Grand Maître », je rappelle que le collège des membres de droit de l’assemblée générale de la GLNF, autrement appelé Souverain Grand Comité, a désigné le jeudi 6 septembre 2012 Monsieur Jean-Pierre SERVEL en tant que candidat à la Grande Maîtrise.
L’assemblée générale ordinaire de ratification se tiendra le :
Samedi 1er décembre 2012 à 13 h 30
(Émargement à partir de 10 h 30)
à l’Espace Grande Arche
56, Route de la Demi Lune
La Défense – PUTEAUX (92)
Une convocation vous parviendra ultérieurement, tant pour cette assemblée que pour la tenue de grande loge d’installation du Grand Maître, qui se tiendra le même jour à partir de 15 h 00.
D’ores et déjà, il est rappelé les conditions de participation :
A l’assemblée générale ordinaire
Les membres de droit et les membres délégués devront être à jour du paiement de leur cotisation 2012/2013 et donc porteurs de la vignette correspondante, avec cette précision que ne pourront être représentées que les loges à jour d’au moins 50 % de la cotisation 2012/1013 et de l’intégralité des cotisations antérieures.
A la tenue de grande loge
Tous frères porteurs de la vignette 2012/2013.
Rédigé à PARIS, le 1er octobre 2012
par Maître Monique LEGRAND
Administrateur Judiciaire de la GLNF
° Pour aller plus loin :
° GLNF : Le texte de la Grande Loge Unie d’Angleterre qui annule la reconnaissance (explications) , sur ce site.
° GLNF : La reconnaissance anglaise, c’est fini, sur ce site.
° GLNF, Jean-Pierre Servel candidat à la Grande Maîtrise, sur ce site.
° GLNF : le rideau tombe en septembre 2012, sur ce site.
° GLDF : Un point officiel sur les négociations en cours, sur ce site.
° La GLDF répond officiellement aux 5 obédiences européennes, sur ce site.
° La déclaration de Bâle du 10 juin 2012, sur ce site
° Après l'appel de Bâle des grandes loges réagissent, sur ce site
° Le paysage maçonnique français risque d'évoluer plus vite que prévu, sur ce site.
Attention ! Cet article, comme tous les articles du "Bloc-Notes de Jean-Laurent sur les Spiritualités", (http://www.jlturbet.net/) est écrit en mon nom personnel.
Je ne parle ni au nom d'une association, ni d'un parti, ni d'une loge, ni d'une obédience maçonnique.
Mes propos n'engagent que moi et non pas l'une ou l'autre de ces associations.
Je ne suis en aucune façon habilité à écrire au nom d'une association, d'un parti, d'une loge, d'une obédience maçonnique. Tout ceci pour que cela soit bien clair, qu'il n'y ait aucune ambiguïté de quelque nature que ce soit.
Quelles que soient mes responsabilités - ou non - présentes ou futures dans une organisation, les propos tenus dans cet article comme dans tous les articles de ce Bloc-Notes, sont exclusivement des opinions personnelles qui n'engagent que moi.
Je rappelle simplement que la liberté d’expression est en France un droit Constitutionnel, quelle que soit notre appartenance à une association de quelque nature que ce soit.
Dans son article 10, la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen dispose que : « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la Loi. »
Dans l'article 11, la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen dispose aussi que : « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. »
Ces deux articles ont valeur constitutionnelle car le préambule de la Constitution de la Ve République renvoie à la Déclaration de 1789.
La Constitution et les Lois de la République Française s'appliquent sur l'ensemble du territoire national et s'imposent à tout règlement associatif particulier qui restreindrait cette liberté fondamentale et Constitutionnelle de quelque façon que ce soit.
Jean-Laurent Turbet
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