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Le Blog des Spiritualités

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GLNF : 100 ans entre apaisement et séduction.

Publié par Jean-Laurent Turbet sur 7 Décembre 2013, 03:00am

Catégories : #Franc-Maçonnerie

JPS-PRESSE-civil-2.jpgJean-Pierre Servel, le Grand-Maître de la Grande Loge Nationale Française (GLNF), le sait : son obédience revient de très loin après plus de trois années de crises, tumultes et de scissions…

Commencée en 2009, la crise a pris fin en 2012 après que la Grande Loge Unie d’Angleterre (GLUA) ait retiré sa reconnaissance à la GLNF. Pas moins de six obédiences sont nées de l’explosion en vol de la GLNF.

Une autre obédience, la Grande Loge Nationale Indépendante Régulière pour la France et les Dom-Tom (GLNIRFDT), dont l’intitulé rappelle l’obédience fondatrice de 1913 et dont les statuts viennent d’être déposés (à Marseille…), est en train de naître par la volonté des deux derniers Grands-Maître de la GLNF, Jean-Charles Foellner et François Stifani (radié de la GLNF). Les deux ennemis d’hier s’unissent pour tenter de faire perdurer une époque révolue qui a entrainé la dérive de la GLNF. Ils tentent aussi de planter une nouvelle épine dans le pied de la GLNF en essayant de lui grappiller quelques centaines de membres. « Au moins maintenant les choses sont claires » me glisse Jean-Pierre Servel en ajoutant : « sans le vouloir ils nous rendent service ».

MuseeGLNF1.gif 

Alors que certains prédisaient la disparition pure et simple de la Grande Loge Nationale Française après le cataclysme dû à l’explosion du système Foellner/Stifani, force est de constater qu’elle est toujours présente dans le paysage maçonnique français. Blessée, meurtrie, toujours convalescente, la GLNF se redresse petit à petit. La crise semble avoir soudés les frères qui sont restés.

Finies les pompes cérémonielles Foellnero-stifaniennes pour les commémorations du centenaire de l’obédience. Jean-Pierre Servel a voulu une cérémonie simple et digne.

Il se présente d’ailleurs en Grand-Maître normal d’une obédience maçonnique française normale. Il n’y a plus d’arrivée en Porsche Cayenne. Plus de gardes du corps. Plus de décorum fastueux.

JPServel2.gifLe bureau du Grand-Maître est grand ouvert et je suis présenté directement par le Grand Orateur Jean-François Variot. Jean-Pierre Servel est tout sourire et accorde volontiers quelques minutes d’entretien.

Il veut d’emblée jouer la transparence et l’opération vérité. « J’avais annoncé l’année dernière un effectif de 27 000 membres pour la GLNF, je me suis trompé je le reconnais. Nous n’avions pas alors tous les éléments en main. La crise était encore là. Nous avons en fait 25 000 membres à jour aujourd’hui ».

« Nous n’avons rien à cacher », ajoute Jean-François Variot, « nos ordinateurs sont à votre disposition si vous voulez vérifier par vous-même ». Proposition évidemment refusée mais acte est pris.

Centre-des-amis.gifD’ailleurs Jean-Pierre Servel fournit un document complet : Alors que la GLNF comptait 43 000 membres en 2009, il y a aujourd’hui 25 000 frères répartis en 1132 loges dans 31 provinces. 33% des frères travaillent au Rite Ecossais Ancien et Accepté, 22% au Rite Emulation, 21% au Rite Français, 14% au Rite Ecossais Rectifié, 6% au Rite d’York et 4% au Rite Standard d’Ecosse.

La cérémonie du Centenaire de la Grande Loge Nationale Française aura lieu en trois parties : un déjeuner avec les obédiences étrangères amies de la GLNF, une visite du Musée et une conférence sur l’Histoire de la GNLF dans le Grand Temple.

Livre100ans.gif Un très beau « Livre du Centenaire » de 380 pages (Editions Scribe 69€) a été fabriqué en quelques semaines. Un numéro spécial des cahiers Villard de Honnecourt a également été préparé pour l’occasion.

La GLNF a souhaité également inviter trois blogueurs (Jiri Pragman du Bloc-Maçonnique qui n’a pas pu être là, François Koch du Blog La Lumière et moi-même) ainsi qu’Hélène Cuny, rédactrice en chef de Franc-Maçonnerie Magazine.

Roger Dachez, le président de l’Institut Maçonnique de France, souriant et parfaitement à l’aise, est également invité au déjeuner.

JPServeldeleg.gifLe Grand-Maître Jean-Pierre Servel m’indique que 60 Grandes Loges étrangères sont représentées lors de ce déjeuner. « Un chiffre totalement inespéré il y a encore quelques mois », avoue-t-il spontanément. Décidemment l’opération vérité continue…

Le déjeuner est un moment convivial et détendu pour faire connaissance avec les frères de la GLNF qui, il y a quelques mois encore, se faisaient comme un point d’honneur maçonnique à n’avoir aucun lien d’aucune sorte avec les autres francs-maçons français. Il est évident que depuis la fin de la reconnaissance britannique l’heure serait à la normalisation. Nécessité fait loi.  

RD-JLT-JFV.gif  Roger Dachez (IMF), Jean-Laurent Turbet (Bloc-notes de JLT) et Jean-François Variot (Grand Orateur de la GLNF).

« Dans le respect de l’Histoire et des spécificités de chacun », la volonté lors de cette cérémonie du centenaire est bien de montrer un nouveau visage de la GLNF.

Finie la morgue, finie l’arrogance. Les difficultés sont passées par là.

Lors de la visite du Musée et pour l’exposition du Centenaire, la Grande Maîtresse de la Grande Loge Féminine de France (GLFF), Catherine Jeannin-Naltet a fait son entrée.

JPS-CJN1.gif

Jean-Pierre Servel (GLNF) et Catherine Jeannin-Naltet (GLFF)

Jean-Pierre Servel ne cache pas sa joie « d’accueillir une amie » à cette occasion.

De nombreux documents sur la Grande Loge Nationale Française, comme sur la Maçonnerie en général sont exposés.

CJN-RD.gif  Catherine Jeannin-Naltet (GLFF) et Roger Dachez (IMF).

Vient ensuite la Conférence sur l’Histoire de la Grande Loge Nationale Française, dans le Grand Temple.

BPConf.gifC’est Bruno Pinchard, le Vénérable Maître de la loge de recherche Villard de Honnecourt N°81 de la GLNF qui fait office de Maître de Cérémonie et d’orateur principal. Il s’exprime en anglais pour être compris des nombreux visiteurs étrangers.

Le Grand-Maître Jean-Pierre Servel fait une courte intervention liminaire avant de prendre place… sur les colonnes. Là encore la volonté est manifestement de prendre le contrepied de son prédécesseur qui n’apparaissait que dans un cadre protocolaire maximum.

Jean-Pierre Servel n’a d’ailleurs pas hésité à présenter à l’ensemble des frères étrangers « La Grande-Maîtresse de la Grande Loge Féminine de France, mon amie Catherine Jeannin-Naltet ». Même si il a aussitôt précisé qu’il ne souhaitait pas pour autant « féminiser l’obédience », mon voisin me faisait remarquer que c’était bien la première fois qu’un Grand-Maître de la GLNF présentait es-qualité la Grande Maîtresse d’un Grande Loge féminine dans le Grand Temple.

Jean-Pierre Servel a voulu placer la cérémonie du Centenaire de la GLNF sous le sceau de la modestie, de la simplicité et de la dignité. Il faut avouer que c’était assez réussi.

JPSConf.gif  Jean-Pierre Servel fait une allocution 

Et pour bien montrer qu’il entendait que la GLNF « malgré sa spécificité » noue quelques liens avec des obédiences françaises, il était très heureux de poser avec Roger Dachez, le président de l’Institut Maçonnique de France et Catherine Jeannin-Naltet, la Grande-Maîtresse de la GLFF.

CJN-JPS-RD.gif  Catherine Jeannin-Naltet (GLFF), Jean-Pierre Servel (GLNF), Roger Dachez (IMF).

Fait étrange autant que bizarre : je n’ai pas entendu  les termes « reconnaissance » ou « Londres » comme si c’était encore trop tôt pour évoquer cette éventualité. En tout état de cause, ce n’était manifestement pas le propos du jour.

Le Grand-Maître rappelant le passé comme pour mieux indiquer, mais en creux, ce que pourrait être à nouveau l’avenir de la GLNF. Il sait que les plaies sont encore vives et que ce n’est pas à l’ordre du jour à la Grande Loge Unie d’Angleterre.

Alors contre mauvaise fortune il a choisi de faire bonne figure en organisant une véritable opération de séduction. Et cela il l’a plutôt bien fait et c’est à porter à son crédit.

Jean-Laurent Turbet

 

° Pour aller plus loin :

° Le site de la Grande Loge Nationale Française.

° La très intéressante Communication de la Grande Loge Unie d’Angleterre du 11 septembre 2013, sur ce site.

° GLNF : Servel fait un pas de fourmi vers la démocratie, sur le site La Lumière.

° GLNF : Jean-Pierre Servel candidat à la Grande Maîtrise, sur ce site.

° GLNF : Le texte de la GLUA qui enlève la reconnaissance (explications), sur ce site.

° GLNF : La reconnaissance anglaise, c’est fini, sur ce site.

 

 

Attention ! Cet article, comme tous les articles du "Bloc-Notes de Jean-Laurent sur les Spiritualités", (http://www.jlturbet.net/) est écrit en mon nom personnel.

Je ne parle ni au nom d'une association, ni d'un parti, ni d'une loge, ni d'une obédience maçonnique.

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Je ne suis en aucune façon habilité à écrire au nom d'une association, d'un parti, d'une loge, d'une obédience maçonniqueTout ceci pour que cela soit bien clair, qu'il n'y ait aucune ambiguïté de quelque nature que ce soit.

Quelles que soient mes responsabilités - ou non -  présentes ou futures dans une organisation, les propos tenus dans cet article comme dans tous les articles de ce Bloc-Notes, sont exclusivement des opinions personnelles qui n'engagent que moi.

Je rappelle simplement que la liberté d’expression est en France un droit Constitutionnel, quelle que soit notre appartenance à une association de quelque nature que ce soit.

Dans son article 10, la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen dispose que : « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la Loi. »

Dans l'article 11, la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen dispose aussi que : « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. »

Ces deux articles ont valeur constitutionnelle car le préambule de la Constitution de la Ve République renvoie à la Déclaration de 1789.

La Constitution et les Lois de la République Française s'appliquent sur l'ensemble du territoire national et s'imposent à tout règlement associatif particulier qui restreindrait cette liberté fondamentale et Constitutionnelle de quelque façon que ce soit.

Jean-Laurent Turbet

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