Mais où en est la
Confédération Maçonnique de France (CMF) ? C’est la question que se posaient de nombreux frères.
Certains annonçaient même (une fois de plus…) que la Confédération Maçonnique de France ne verrait pas le jour…
Le traité constitutif de la CMF a été signé le 15 juin dernier lors du Convent annuel de la Grande Loge de France par quatre obédiences : La Grande Loge de France (GLDF), la Grande Loge de l’Alliance Maçonnique Française (GL-AMF), la Grande Loge Traditionnelle et Symbolique Opéra (GLTSO) et la Grande Loge Indépendante de France (GLIF).
Ceci pour répondre à la déclaration de Bâle du 10 juin 2012 où cinq Grandes Loges Traditionnelles européennes chargeaient la Grande Loge de France d’être le maître d’œuvre de la recomposition du paysage maçonnique français.
Il était convenu au mois de juin dernier que la Confédération Maçonnique de France devait se doter « avant la fin de l’année » de règlements et de statuts.
La GLTSO a annoncé il y a quelques semaines qu’elle suspendait sa participation à la CMF. Dans l’attente de consulter son Convent, qui se tiendra au mois de mars 2014. Elle pourra bien entendu poursuivre le processus confédéral si les députés de la GLTSO le décident au mois de mars.
Mais pour respecter l’engagement de pouvoir adopter règlement et statuts avant la fin de l’année, les Grands Maîtres de la GLDF, de la GL-AMF et de la GLIF, viennent de les signer.
Ceci pour que les tenues de Grande Loge de la GL-AMF (le 30 novembre 2013) et de la GLDF (le 14 décembre 2013) puissent les adopter.
En effet, comme depuis le début, il s’agit d’un processus parfaitement démocratique et transparent. A la Grande Loge de France, depuis toujours, le Grand-Maître seul ne peut engager l’obédience sur un sujet aussi important. Ce sont les députés des loges qui décideront – ou non – d’adopter ces règlement et statuts de la Confédération Maçonnique de France. Ils ont déjà votés par deux fois à plus de 90% des voix, pour enclencher le processus confédéral puis pour adopter le traité fondateur de la Confédération Maçonnique de France.
A la Grande Loge de France ce sont les loges qui ont le dernier mot. Les députés votent toujours directement lors des Convents ou Tenues de Grandes Loges, toutes les modifications et tous les projets et ils élisent même au suffrage universel direct le Grand-Maître de la Grande Loge de France.
L’esprit de la Confédération Maçonnique de France est toujours le même : réunir ce qui est épars et être le Centre de l’Union entre une maçonnerie d’inspiration charitable, « reconnue » notamment par le monde anglo-saxon avec à sa tête la Grande Loge Unie d’Angleterre et une maçonnerie sociétale et plus politique avec à sa tête le Grand Orient de France.
Les francs-maçons de Rite Ecossais Ancien et Accepté de la Grande Loge de France pratiquent une maçonnerie traditionnelle et spiritualiste, (faisant totalement partie de la maçonnerie française), qui se situe à mi-chemin entre ces deux traditions maçonniques qui semblent inconciliables au premier abord.
Il faut noter que la CMF n'a de contacts pour l'instant qu'avec les cinq grandes loges régulières européennes et pas avec la Grande Loge Unie d'Angleterre..
La période particulière que nous vivons est propice pour tenter de nouvelles expériences. Des Cassandres prophétisent que rien ne changera jamais. La Confédération Maçonnique de France tente, elle, de faire bouger les lignes et de faire se connaitre (et s’aimer ?) des frères qui il y a quelques mois à peine, ou quelques années encore, s’ignoraient.
Les visites et échanges entre les frères des obédiences de la Confédération Maçonnique de France se multiplient. Rien que pour cela l’expérience confédérale mérite d’être poursuivie.
Pour autant cela implique-t-il, pour la Grande Loge de France notamment, de cesser toute relation avec des obédiences avec lesquelles elle entretient des relations pluriséculaires ? Evidemment non.
La Grande Loge Nationale Française (GLNF), qui fut l’obédience reconnue par la Grande Loge Unie d’Angleterre (GLUA) pendant près de 100 ans, avait une position extrémiste. Seuls étaient reconnus comme francs-maçons les frères de la GLNF et ceux des autres obédiences reconnues par Londres. Un point c’est tout. La GLNF n’avait de contact, ni de près ni de loin, de quelque façon que ce soit avec les autres obédiences françaises.
Il n’en a jamais été de même pour la Grande Loge de France qui entretient depuis toujours d’excellentes relations avec les obédiences masculines, mixtes ou féminines de la Franc-Maçonnerie Française.
Tout indique – à commencer par les propos des dignitaires de cette obédience – que la Grande Loge de France continuera à entretenir ces bonnes relations tout en étant membre (et même leader) de la Confédération Maçonnique de France.
Les frères de la Grande Loge de France reconnaissent parfaitement comme franc-maçonnes et francs-maçons, les sœurs et frères des autres obédiences françaises.
D’ailleurs il y a quelques années, la GLDF a inventé une « cérémonie d’accueil des frères et sœurs des obédiences amies ». Cette cérémonie est bien réservée aux frères et sœurs (il n’y a pas de profanes) des obédiences maçonniques qui souhaitent y participer. La qualité de franc-maçonnes et de francs-maçons de ses sœurs et frères est donc parfaitement reconnue.
Il n’y a aucune raison que cela cesse, ni d’ailleurs les multiples colloques, réunions, séminaires, think tanks, commissions, qui réunissent les sœurs et les frères des obédiences françaises.
Il y aura donc toujours des liens, très étroits, entre ces obédiences qui se connaissent depuis toujours.
Voilà pour rassurer celles et ceux qui pouvaient penser que les frères de la Confédération Maçonnique de France allaient s’enfermer dans un vase clos et s’isoler de la Franc-Maçonnerie Française.
Le pont entre le monde maçonnique de la GLUA et celui du GODF mérite d’être construit. C’est notre Devoir de bâtisseurs.
Et, comme le soulignait Guillaume d’Orange dans sa célèbre maxime, « il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre ni de réussir pour persévérer ».
Jean-Laurent Turbet
Paris, le 17 novembre 2013
COMMUNIQUE DE PRESSE
Une étape décisive dans la mise en place de
la Confédération Maçonnique de France
Les Grandes Loges fondatrices de la Confédération Maçonnique de France ont signé le 14 novembre 2013 à Paris les Statuts et Règles qui en définissent l’organisation et le fonctionnement.
Ces textes doivent être soumis aux instances respectives de chaque Grande Loge dans les prochaines semaines.
Après la signature solennelle le 15 juin dernier du Traité qui en a jeté les bases, la refondation de la Franc-maçonnerie régulière en France franchit désormais une étape décisive.
° Pour aller plus loin :
RPMF : Les 5 GL européennes accueillent la Confédération Maçonnique de France avec enthousiasme !, sur ce site.
° Les règlements et statuts
de la Confédération maçonnique de France, sur ce site.
°
° Le courrier des 5 GL européennes du 10 juillet 2013, sur ce site.
° RPMF : « Déclaration de Paris » du 3 juillet 2013. La CMF va de l’avant ! , sur ce site.
° Le texte de la « Déclaration de Paris » du 3 juillet 2013, sur ce site.
° Le traité fondateur de la Confédération Maçonnique de France et le protocole d’Intervisites, sur ce site.
° Convent 2013 historique de la Grande Loge de France. La Confédération Maçonnique de France créée, sur ce site.
° Première tenue « confédérale » à la Grande Loge de France, sur ce site.
° RPMF : Le prétexte LNF, sur ce site.
° RPMF : Le Pari Confédéral, sur ce site.
° RPMF : Des réponses aux rumeurs qui font peur ! , sur ce site.
° RPMF : Tenues communes pour les frères des cinq Obédiences Régulières françaises, sur ce site.
° RPMF : Conférence de presse de Marc Henry et des Grands-Maîtres des obédiences régulières françaises, sur ce site.
° Marc Henry (GLDF) : « La Confédération aura une direction à 5 têtes. »,sur le site La Lumière de François Koch.
° La Grande Loge Indépendante de France est consacrée, sur ce site.
° GLTSO : le Grand-Maître Jean Dubar parle de la recomposition du paysage maçonnique français, sur ce site.
° RPMF : La Confédération des Grandes Loges Traditionnelles Régulières est en marche, sur ce site.
° Déclaration des cinq Grandes Loges Françaises du 18 décembre 2012, sur ce site.
° Déclaration des cinq Grandes Loges Régulières du 12 septembre 2012, sur ce site.
° GLNF : Le texte de la GLUA qui enlève la reconnaissance (explications), sur ce site.
° GLNF : La reconnaissance anglaise, c’est fini, sur ce site.
° La Grande Loge de France confirme que les négociations sont engagées avec les 5 Grandes Loges européennes, sur ce site.
° La Grande Loge de France accepte d'ouvrir des discussion avec les 5 grandes loges régulières européennes, sur ce site.
° La Grande Loge de France en pleine forme et très convoitée avant son Convent, sur ce site.
° Après l'appel de Bâle des grandes loges réagissent, sur ce site.
° Le communiqué de Presse officiel de la Grande Loge de France, sur l'élection de Marc Henry, sur ce site.
° Marc Henry élu Grand-Maître de la Grande Loge de France, sur ce site.
° La GLDF répond officiellement aux 5 obédiences européennes, sur ce site.
° La déclaration de Bâle du 10 juin 2012, sur ce site.
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Attention ! Cet article, comme tous les articles du "Bloc-Notes de Jean-Laurent sur les Spiritualités", (http://www.jlturbet.net/) est écrit en mon nom personnel.
Je ne parle ni au nom d'une association, ni d'un parti, ni d'une loge, ni d'une obédience maçonnique.
Mes propos n'engagent que moi et non pas l'une ou l'autre de ces associations.
Je ne suis en aucune façon habilité à écrire au nom d'une association, d'un parti, d'une loge, d'une obédience maçonnique. Tout ceci pour que cela soit bien clair, qu'il n'y ait aucune ambiguïté de quelque nature que ce soit.
Quelles que soient mes responsabilités - ou non - présentes ou futures dans une organisation, les propos tenus dans cet article comme dans tous les articles de ce Bloc-Notes, sont exclusivement des opinions personnelles qui n'engagent que moi.
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Je rappelle simplement que la liberté d’expression est en France un droit Constitutionnel, quelle que soit notre appartenance à une association de quelque nature que ce soit.
Dans son article 10, la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen dispose que : « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la Loi. »
Dans l'article 11, la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen dispose aussi que : « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. »
Ces deux articles ont valeur constitutionnelle car le préambule de la Constitution de la Ve République renvoie à la Déclaration de 1789.
La Constitution et les Lois de la République Française s'appliquent sur l'ensemble du territoire national et s'imposent à tout règlement associatif particulier qui restreindrait cette liberté fondamentale et Constitutionnelle de quelque façon que ce soit.
Jean-Laurent Turbet
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