Bien sûr, comme des dizaines de milliers de parisiens et d'habitants de la Rgion Parisienne, j'étais à la manifestation d'hommage à Ilan Halimi, contre tous les racismes et contre l'antisémitisme.
J'ai marché sans un mot pendant plus de deux heures. Au milieu de la foule, le plus souvent recueillie elle aussi. Il y a des moments d'union intense où les mots sont vains.
Il est clair que ce crime n'a pu être commis avec une telle barbarie que parceque la victime était un jeune juif. Penser que tous les juifs ont de l'argent et sont solidaires est clairement antisémite; il est aussi idiot et raciste de penser celà que de penser que tous les musulmans sont terroristes.
Toutes le personnes présentes voulaient lutter contre de tels amalgammes qui peuvent se révéler meurtriers. Il y a bien un avant .... et un après Ilan. C'est cet après que nous devons tous préparer ensemble.
Voici le compte-rendu de la manifestation sur le site du CRIF
La France a rendu hommage à Ilan
A l’appel du CRIF, Sos-Racisme et de la Licra, 200 000 personnes étaient
venues rendre hommage à Ilan Halimi, torturé à mort, lors de la grande manifestation organisée à Paris.
De nombreuses associations, ainsi que des représentants politiques et religieux
étaient présents pour manifester contre le racisme et l’antisémitisme parmi lesquelles Christian Poncelet, Jean-Louis Debré, Nicolas Sarkozy, Philippe Douste-Blazy, Renaud Donnedieu de
Vabres, Lionel Jospin, Bernard Kouchner, Jean-François Copé, François Bayrou, François Hollande, Jean-Paul Huchon, Arnaud Montebourg, Simone Veil, Françoise de Panafieu, Claude
Goasguen, Dominique Strauss-Kahn, Bertrand Delanoë, Yahn Werlhing, Georges Sarre, Bernard Debré, Jean-Marie Lustiger, Mgr Stanislas Lalanne, André Gluksmann, Elie Chouraqui, Arthur, Gad
Elmaleh, Michel Boujenah, Yvan Attal, Alexandre Arcady, Anne Sinclair, Marek Halter, Alain Finkielkraut, Nicole Guedj, Arno Klarsfeld …
Roger Cukierman, le président du CRIF, a déclaré « vouloir lutter
contre la banalisation des préjugés. Pour que personne ne souffre de ses origines, de sa couleur de peau ou de sa religion ». De son côté, Dominique Sopo, le président
de Sos-Racisme, souligne que « Dieudonné n’a jamais été condamné par la Justice alors qu’il répand un discours antisémite à longueur d’interviews. Maintenant nous devons
combattre clairement ses idées ».
Des représentants de la communauté juive ont ensuite commencé à réciter le
Kadish, la prière juive pour la paix de l'âme des morts. D'autres manifestants ont allumé des petites bougies devant la devanture de la boutique. Le cortège a ensuite repris sa marche
vers Nation en entonnant à nouveau les slogans «Justice pour Ilan», «Vive Ilan», «Vive la France, vive la République».
Une cérémonie en mémoire à Ilan Halimi a eu lieu à Jérusalem dimanche 26 février.
Tsipi Livni, la ministre israélienne des Affaires étrangères, s’est « bouleversée par cet acte d’une grande gravité ». « Les citoyens français qui
descendent dans la rue pour exprimer leur rejet de toute forme d’antisémitisme, de racisme ou de xénophobie incarnent la lutte commune contre la barbarie, unissant des hommes de toutes
cultures et religions dans la défense de la dignité humaine », a déclaré la ministre israélienne.
Lundi 27 février, à l’ouverture de la séance du Conseil de Paris, une minute de
silence a été observée en hommage à Ilan Halimi. Bertrand Delanoë a parlé de « compassion et tristesse mais aussi de fidélité indéfectible aux valeurs républicaines et
aux idéaux de Paris ». Le maire de Paris a qualifié le crime dont a été victime Ilan Halimi de "sordide, insupportable, barbare", crime « qui prend aussi sa
source dans les considérations les plus abjectes, celles qui insultent la notion même d'humanité quand l'un des tortionnaires explique ce geste par le fait que « les juifs ont de
l'argent »".
Dans son éditorial, Libération s’interroge sur l’absence de certaines
organisations et partis politiques qui sous « prétexte d’une éventuelle présence provocatrice du Front national », ont préféré s’abstenir de toute participation.
« Serait-ce à cause de la polémique sur les véritables mobiles de l'assassinat d'Ilan Halimi ou bien les thèses de Dieudonné auraient-elles à ce point semé le trouble dans
certains esprits ? », se demande le quotidien.
Alain Gérard Slama dénonce « les lenteurs et les hésitations qui
entourent la qualification du meurtre d’Ilan Halimi estimant qu’elles ne font pas honneur à la République ». D’après le chroniqueur du Figaro, « mettre l’accent sur
la finalité crapuleuse du crime, et en relativiser le caractère antisémite, c’est méconnaître le lien identitaire qui soude ces bandes, et prendre l’effet pour la cause. Les
commentaires qui abondent dans ce sens en notant par exemple que la moitié seulement des cibles visées par la bande de Fofana était de tradition juive, reviennent à se placer sur le
terrain de défense d’ores et déjà choisi par celui ci et qui sera sans doute repris par ses avocats. A ceux qui recommandent d’attendre la fin de l’enquête pour savoir s’il s’agit d’un
crime antisémite, on conseillera de relire Le Marchand de Venise ».
Michel Wieviorka l’affirme : « Le crime est antisémite au
départ. Si sa cause première ne l’est pas, s’il est fondamentalement crapuleux, il repose dans sa mise en œuvre sur le préjugé antisémite le plus classique qui soit, sur
l’équation : juif=argent. Et il se peut qu’il soit de plus antisémite à l’arrivée. Car à partir du moment où les criminels ont considéré qu’il fallait se débarrasser d’Ilan Halimi,
ils ont agi avec une cruauté qui n’était pas nécessaire, ajoutant une sauvagerie supplémentaire qui s’explique peut-être par la haine des Juifs, bien au-delà du seul préjugé à leur
encontre. » Le sociologue, qui s’exprime dans une tribune du Figaro, rappelle que « certains secteurs de la société, surtout à gauche, se refusent à
reconnaître et à comprendre la spécificité de la haine des juifs, en particulier parce qu’elle est portée non plus seulement par l’extrême droite ou le catholicisme intégriste, mais
désormais aussi par des personnes elles-mêmes par ailleurs soumises au racisme ».
Vivre
ensemble (Libération) ; Marche pour Ilan : entre 33.000 et 200.000
personnes (Le Figaro)
Source : CRIF
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