4 pages sont consacrées au sujet, écrites par Vincent Hugueux avec François Koch, le spécialiste de la franc-maçonnerie à l'Express.
Mise à part une anecdote avec Alain Bauer, ancien Grand Maître du Grand Orient de France, on s'aperçoit vite, en lisant l'article, que les francs-maçons ne tiennent pas si bien l'Afrique que ça. "Mesurée à l’aune des guerres et guérillas qui endeuillent l’Afrique, l’autorité de la maçonnerie a du plomb dans l’aile. Car l’histoire des médiations entreprises çà et là au nom des « enfants de la Veuve » ressemble à s’y méprendre à la chronique d’un long échec", comme les auteurs le reconnaissent.
S'en suit une longue liste d'exemples.
"Un autre travers fausse l’équerre : l’initiation à marche forcée de despotes élus ou pas, hermétiques aux idéaux humanistes de la maçonnerie et propulsés au sommet de la hiérarchie, sinon à la tête d’une obédience taillée sur mesure. « Brûler ainsi les étapes, c’est idiot », grommelle Guy Penne. Tel fut le cas du défunt Robert Gueï, initié en présence d’une brochette d’anciens officiers français et catapulté en un clin d’œil au 33e degré, dignité suprême. Soulève-t-on ce dévoiement et l’ascension météorique de Sassou devant François Stifani (GLNF) ? La riposte cingle : « Je ne peux pas vous laisser dire ça. Le président Sassou-Nguesso tient son maillet de manière impeccable. Chez lui, l’observance des rites est exemplaire. Moi, à la différence de mes amis du GO, je ne fais pas de politique. » L’ennui, c’est que DSN, lui, ne fait que cela. « Il veut verrouiller un consensus maçon en sa faveur d’ici à l’échéance présidentielle de 2009, avance un dignitaire congolais. Son gouvernement compte une vingtaine de frères, mais où sont les écoles, les dispensaires, les routes, les emplois, les retraites, la justice, la solidarité, le partage. Où ? Que devient le pactole que nous vaut la flambée du cours du pétrole ? »"
Les auteurs remarquent aussi que le frère Omar Bongo a réussi a avoir la tête du profane Bockel. Pour des raisons maçonniques comme ils le laissent entendre? Rien n'est moins sûr. Pour des raisons pétrolières? Plus vraissemblablement.
L'Express propose également un trombinoscope des chefs d'Etats africains maçons ou proches de la maçonnerie en précisant que tous gravitent dans l’orbite de la Grande Loge nationale française (GLNF) :
Les frères au grand jour
Omar Bongo Ondimba (Gabon).
Denis Sassou Nguesso (Congo-Brazzaville).
Idriss Déby Itno (Tchad).
François Bozizé (République centrafricaine). A noter que celui-ci, par ailleurs révérend supérieur d’une Eglise du christianisme céleste-Nouvelle Jérusalem, a sollicité à l’automne 2007 la bénédiction du pape Benoît XVI.
Les frères de l’ombre
Ceux-là s’abstiennent de confirmer, voire démentent. Il arrive que les sources initiées consultées par L’Express se contredisent...
Abdoulaye Wade (Sénégal). A, semble-t-il, pris ses distances avec sa loge. D’autant qu’il doit tenir compte de l’hostilité de l’islam confrérique envers la franc-maçonnerie.
Blaise Compaoré (Burkina Faso). Parrainé par son ministre des Affaires étrangères, Djibril Bassolé.
Amadou Toumani Touré (Mali).
Mamadou Tandja (Niger).
Thomas Yayi Boni (Bénin).
Paul Biya (Cameroun). Aurait été initié avant de se rapprocher de la mouvance rosicrucienne.
Les demi-frères
Ils ont été approchés et envisagent de rallier la « tribu ».
Faure Gnassingbé (Togo).
Joseph Kabila (République démocratique du Congo).
Pour aller plus loin :
@ Lire l'article de l'Express
@ La Grande Loge Nationale Française
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