Le Hamas, mouvement radical islamiste palestinien, aurait remporté la
victoire lors des élections législatives.
Il faut rappeller en préambule que ce mouvement prône toujours la destruction de l'Etat d'Israël et que selon un responsable du Hamas, Mouchir al-Masri " la
reconnaissance d'Israël ou négocier avec l'Etat hébreu n'était pas à l'ordre du jour ".
Selon Le Nouvel Observateur, le Hamas
aurait remporté pratiquement tous les sièges de circonscriptions. " Lors de la consultation de mercredi avec les 132 sièges du Conseil législatif palestinien (CLP) à pouvoir, 66 sièges étaient
désignés par scrutin de liste et 66 par circonscriptions. Dans le scrutin de circonscription, le Hamas a une très large majorité des sièges, ont dit ces responsables électoraux qui ont toutefois
précisé que ces résultats ne sont pas définitifs.
La Cisjordanie, la Bande de Gaza et Jérusalem sont divisées en 16 circonscriptions électorales.
Des résultats complets mais encore non officiels sont d'ores et déjà disponibles pour six des circonscriptions de Cisjordanie. Dans ces districts, le Hamas a remporté 30 sièges et le Fatah
12. "
" Dans la Bande de Gaza, les résultats encore partiels accordent une forte avance du Hamas dans les cinq circonscriptions."
L'affaire semble donc entendue, comme le confirme TSRinfo.ch : "Selon le porte-parole du Hamas, Sami Abou Zouhri, la liste du mouvement "Changement et Réforme" a
remporté "au moins" 43 sièges dans les circonscriptions et "plus de 50 % des suffrages" au niveau des listes, soit un total d'au moins 75 sièges. Sur les 132 députés du CLP, 66 sont en effet élus
au scrutin majoritaire uninominal dans les circonscriptions et 66 autres à la proportionnelle par listes" qui précise que "Les premiers résultats officiels sont attendus à
18h00 ".
Il est clair que le Fatah paie cher aujourd'hui la corruption intrinsèque de l'autorité palestinienne et du régime mis en place et organisé par Yasser Arafat,
même si l'image du leader maximo palestinien n'est pas entachée dans les territoires et que même le Hamas s'en prévaut.
Au delà de ses prises de positions extémistes et radicales, le Hamas est perçu localement comme un mouvement qui se préoccupe des autres et qui mène concrêtement des actions,
notamment en faveur des plus pauvres, alors que le Fatah et l'autorités palestinienne ont une image de prévaricateurs.
Le premier ministre Ahmad Qoreï a concédé la défaite de son mouvement et annoncé qu'il présenterait sa démission : "Je vais présenter aujourd'hui (jeudi) ma démission
au président Abou Mazen (Mahmoud Abbas) et le Hamas doit former le (nouveau) gouvernement", a-t-il dit.
Le Fatah, usé par le pouvoir, divisé par les ambitions personnelles et éclaboussé par les scandales, a déjà fait savoir qu'il refuserait de participer à un quelconque gouvernement de coalition formé par le Hamas. "Le Fatah rejette tout participation dans un gouvernement formé par le Hamas", a déclaré à l'agence Reuters Djibril al-Rajoub, haut responsable du parti historique palestinien en Cisjordanie. "Le Hamas doit prendre ses responsabilités. Le Fatah agira en tant qu'opposition constructive".
Celà n'augure rien de bon pour la suite du processus de paix, le premier ministre par interim Ehud Olmert, qui remplace le premier Ariel Sharon qui est gravement malade, ayant
déjà dit par le passé que son gouvernement ne négocierait pas la paix avec un gouvernement palestinien dominé par le Hamas.
Pour Nissim Zvili, ancien ambassadeur d'Israël en France, qui s'exprime dans une interview au Nouvel
Observateur, " c'est à ce mouvement [le Hamas, ndlr],
qui est d'ores et déjà constitué d'une partie politique et d'une partie militaire, de décider maintenant de peut-être évoluer, de reconnaître l'Etat d'Israël, de changer sa Charte et d'accepter
de négocier. De cela dépendra la politique d'Israël à son égard ". Il estime pourtant que le Hamas devra évoluer car "Il serait inacceptable pour les Palestiniens que leur
gouvernement les ramène à un obscurantisme complet ".
Mais maintenant les cartes sont entre les mains des palestiniens et tout dépend d'eux : " Après tout, s'ils souhaitent un deuxième Iran, cela les regarde. Mais vis-à-vis d'Israël, si le Hamas
ne renonce pas au terrorisme, cela va amener l'Etat hébreu à mener une politique unilatérale et c'est ce qui va se passer aujourd'hui" conclue-t-il.
Reste maintenant à connaître l'impact du résultat de ces élections... sur les élections israéliennes du mois de mars prochain.... Affaire à suivre ... avec quelques
inquiétudes.
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