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C'est la thèse développée par un certain nombre d'auteurs maçonniques, souvent fantaisistes il faut bien l'avouer.
Cette question se pose souvent lorsqu'on recherche les origines de la Franc-Maçonnerie. Il est clair que celle-ci n'est pas née en 1717 de la réunion de 4 loges de Londres pour former la Grande Loge de Londres. Il n'y avait pas que ces 4 loges de maçons à Londres au début du 18ème siècle et il y en avait bien d'autres en Angleterre comme en Ecosse.
Certains auteurs prétendent symboliquement que le premier maçon fut.. Adam, le premier homme, conçu à partir de la glaise.
D'autres prétendent que le premier maçon fut Jésus lui-même. On retrouve trace de ces croyances dans le livre et la bande dessinée de Didier Convard "Le Triangle Secret". Jésus est ici le fondateur de la Loge Première dont le successeur est Jean.
La question que l'on peut donc légitimement se poser est : Jésus fut il maçon ?
A priori cette question peut paraître surprenante. En effet la profession connue de Jésus était charpentier.
Je prends ici comme référence la traduction de la Nouvelle Bible Segon, édition d'étude, publiée par l'Alliance Biblique Universelle en 2005, l'une des meilleures Bibles au monde.
Regardons le texte :
La profession de Jésus est évoquée lorsqu'il vient précher l'évangile dans sa ville natale de Nazareth. Les habitants s'interrogent :
Matthieu 13, 55 : "N'est ce pas le fils du charpentier? Sa mère ne s'appelle-t-elle pas Marie, et ses frères Jacques, Joseph, Simon et Jude?..."
Marc 6,3 : "N'est-ce pas le charpentier, le fils de Marie, le frère de Jacques, de José, de Judas et de Simon? Ses soeurs ne sont-elles pas parmi nous?..."
Les deux textes ne sont pas antinomiques. Il est fort probable que Jésus ait été à la fois charpentier... et fils de charpentier, les professions étant très souvent héréditaires à cette époque, le fils reprenant la profession du père.
Le mot grec que l'on traduit habituellement par "charpentier" en français est Tektone (τεκτων).
Or, il est très intéressant de lire la note des traducteurs de la Nouvelle Bible Segond concernant ce mot à l'endroit de l'évangile de Marc (page 1308).
Je vous la livre ici in extenso, sans rien retirer ni ajouter: "Le charpentier : le terme grec, ici appliqué à Jésus lui même (cf. Mt 13,55) a un sens plus large que son équivalent traditionnel en français; il peut s'appliquer à plusieurs sortes d'artisans, constructeurs (maçons) ou entrepreneurs."
Il est très probable que Jésus était donc tektone c'est à dire à la fois charpentier et maçon. Les constructions alentours étaient le plus souvent faites en pierres, le bois étant beaucoup plus rare en cette région. A l'époque de sa jeunesse la grande ville en construction était Sepphoris. Hérode Antipas, fils d'Hérode le Grand avait en effet entrepris la reconstruction de Sepphoris, détruite en -4 lors de la révolte de la Galilée.
Sepphoris n'est jamais mentionnée dans les Evangiles alors qu'elle se trouve à une heure de marche à peine de Nazareth. Peut-être parceque Jésus voyait d'un très mauvais oeil cette ville héllénisée et païenne en terre d'Israël ?
Un tektone est un travailleur journalier taillable et corvéable à merci. Les tektones trimaient dur toute la journée pour un salaire à peine supérieur à celui de d'un esclave affranchi. On a dans les évangiles de nombreux exemples qui prouvent que Jésus connaissait de façon précise le sort réservé à ce type de travailleurs. Il connaissait intimement la précarité de leur condition. Peut-être la connaissait-il aussi bien parcequ'il l'avait lui-même partagée?...
Le philosophe Sophocle s'offusque lorsqu'on lui rappelle que son père était un tektone : "Peut-être en avait il parmi ses esclaves, mais lui-même ne s'abaissait pas à de telles activités".
On est loin de l'image d'Epinal du Jésus travaillant joyeusement dans l'atelier de menuiserie familial...
Il n'en reste pas moins que Jésus, entre ses 12 ans (lorsqu'il discute avec les docteurs de la Loi au Temple de Jérusalem) et ses 30 ans (début de sa prédication) a du connaître les métiers de la construction et notamment ceux de charpentiers et de maçons.
Appartenait-il à une confrérie de constructeurs ? Nul ne peut l'affirmer avec certitude.
Que Jésus ait été franc-maçon au sens donné à ce terme depuis le début du 18ème siècle relève de l'anachronisme pur et simple.
Que Jésus ait été maçon opératif pendant près de 20 ans est par contre une quasi certitude.
Les textes du Nouveau testament à notre disposition en attestent.
A-t'il reçu les initiations afférentes à ce type de confréries ? Mystère.
Que Jésus fut "franc" c'est à dire "libre" et "tektone" c'est à dire "maçon" ou "charpentier" est par contre une certitude.
Jean-Laurent Turbet
° Pour aller plus loin :
° Jean, le premier Vénérable ?, sur ce site.
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Attention ! Cet article, comme tous les articles du "Bloc-Notes de Jean-Laurent sur les Spiritualités", (http://www.jlturbet.net/) est écrit en mon nom personnel.
Je ne parle ni au nom d'une association, ni d'un parti, ni d'une loge, ni d'une obédience maçonnique.
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Je ne suis en aucune façon habilité à écrire au nom d'une association, d'un parti, d'une loge, d'une obédience maçonnique. Tout ceci pour que cela soit bien clair, qu'il n'y ait aucune ambiguïté de quelque nature que ce soit.
Quelles que soient mes responsabilités - ou non - présentes ou futures dans une organisation, les propos tenus dans cet article comme dans tous les articles de ce Bloc-Notes, sont exclusivement des opinions personnelles qui n'engagent que moi.
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Je rappelle simplement que la liberté d’expression est en France un droit Constitutionnel, quelle que soit notre appartenance à une association de quelque nature que ce soit.
Dans son article 10, la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen dispose que : « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la Loi. »
Dans l'article 11, la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen dispose aussi que : « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. »
Ces deux articles ont valeur constitutionnelle car le préambule de la Constitution de la Ve République renvoie à la Déclaration de 1789.
La Constitution et les Lois de la République Française s'appliquent sur l'ensemble du territoire national et s'imposent à tout règlement associatif particulier qui restreindrait cette liberté fondamentale et Constitutionnelle de quelque façon que ce soit.
Jean-Laurent Turbet
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