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Le Blog des Spiritualités

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« Ceci est mon corps... ceci est mon sang », par le pasteur Alain Houziaux.

Publié par Jean-Laurent Turbet sur 23 Septembre 2007, 23:06pm

Catégories : #Protestantisme

Je vous propose un beau texte du pasteur Alain Houziaux que vous pouvez trouver sur le site de l'Eglise Réformée de l'Etoile.

dans la Sainte Cène, que signifie

« Ceci est mon corps... ceci est mon sang ?» 


alain-houziaux.jpgLa veille de sa mort, Jésus célèbre, non pas l’eucharistie chrétienne, mais le repas de la Pâque juive (le Seder). Il reprend le rituel de ce repas mais en y apportant trois modifications fondamentales (cf S. Ben Chorin, Mon frère Jésus, Seuil 1967, p145ss).

1 - Avant le début du repas de Seder, un esclave ou le plus jeune des fils apportait à celui qui présidait le repas un bassin d’eau pour qu’il puisse se laver rituellement les mains. Mais, avec Jésus, c’est le contraire. C’est, Jésus, lui qui préside, qui lave non pas les mains, mais les pieds de ses disciples (Jean 13 :1-6), ce qui est une marque d’humilité bien plus grande encore.

2 - Lors du repas de la Pâque juive, le président du repas donnait en nourriture aux participants trois galettes de pain azyme (mazza au singulier, mazzoth au pluriel) qui représentaient chacune le « corps » (la corporation) des prêtres, le « corps » des lévites et le « corps » du peuple d’Israël lui-même.

Jésus, lui, utilise une seule galette. Il veut ainsi montrer l’unité du Judaïsme et récuser toute distinction entre des « castes » ou des « corps » différents (dans le sens où l’on parle du « corps » des ingénieurs des Mines). Il instaure une forme de sacerdoce universel et de démocratie égalitaire et spirituelle.

La-C--ne-Vinci.jpg

 

Ainsi, la galette unique que Jésus utilise représente le Judaïsme dans son ensemble. Au moment où il dit « ceci est mon corps » en montrant cette galette, il ne veut bien évidemment pas dire que cette galette contient son corps physique ! Il identifie son « corps » (c’est-à-dire la substance de ce qu’il est), non pas à la galette elle-même, mais à ce qu’elle représente, c’est-à-dire le Judaïsme dans son ensemble. Il n’y a pas à en douter. Si, en montrant le drapeau français, je dis « ceci, c’est ma chair et mon sang », il est bien clair que je ne dis pas que le morceau du tissu du drapeau contient ma chair et mon sang. Je veux dire que le service de la France, c’est ma vocation et ma vie. Ainsi, quand Jésus dit en montrant la mazza « ceci est mon corps », il veut dire que la mission qu’il doit incarner dans sa chair et son sang, c’est la mission du peuple d’Israël dans son ensemble. Il dit qu’il veut assumer, en lui-même (dans sa vie, sa mort et son corps rompu) la fonction des prêtres (offrir les sacrifices), celle des lévites (célébrer la liturgie) et celle du peuple lui-même (servir Dieu et obéir à sa loi). Il rappelle aussi que, puisqu’il est de la race de David et puisqu’il descend de toute une lignée qui traverse toute l’histoire d’Israël (cf la généalogie de Jésus de Mat 1 :1-17), il porte dans son corps la sève de tout le peuple d’Israël depuis ses origines.

Ainsi, lorsque Jésus, dit « ceci est mon corps » en montrant la mazza, il identifie son corps à la mazza ou plutôt à ce qu’elle représente. Il veut dire : « ce que représente cette mazza (c’est-à-dire le peuple d’Israël, sa sève, son histoire et sa mission), c’est ce que je porte en moi et dans mon corps ».

Ajoutons ceci. A l’époque de Jésus, certains pensaient qu’Israël avait à assumer une fonction sacrificielle et que les souffrances qu’il endurait avaient une valeur rédemptrice. Plus précisément, on pensait, en se fondant sur Esaïe 53, que cette mission sacrificielle du peuple d’Israël devait être assumée par une seule personne (appelée le Serviteur de l’Eternel) au nom d’Israël tout entier. Selon Esaïe 53 :11, ce Serviteur devait s’offrir en sacrifice pour expier les « fautes des multitudes ». Et Jésus considère qu’il a à accomplir, dans son corps et par sa mort sur la Croix, cette mission sacrificielle du Serviteur. Et c’est pourquoi, en montrant la mazza qui représente le peuple d’Israël, il dit «voici mon corps rompu pour vous», autrement dit « mon sacrifice, c’est celui du peuple d’Israël dans son ensemble».

Une bénédiction pour tous

3 - Dans le rituel du repas de la Pâque juive, l’officiant élevait successivement quatre coupes de vin, chacune ayant sa signification propre. L’élévation de la quatrième coupe était accompagnée de la formule rituelle : « Ô Dieu, répands ta colère sur les peuples qui ne te reconnaissent pas » (Psaume 79 :6). En effet le peuple juif attendait la venue du Jugement de Dieu (le Jour de Yavhé) qui devait être une délivrance pour Israël et une condamnation (un jour de colère) pour ses ennemis (les puissantes nations des alentours) qui, depuis des siècles, l’avaient asservi et méprisé.

Ici encore, Jésus retourne le sens du rituel du repas de Seder. Il utilise seulement une coupe et substitue à la formule de malédiction cette phrase qui, reprenant les mots d’Esaïe 53 :11, dit exactement l’inverse : « Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang versé pour une multitude » (Marc 14 :24), c’est-à-dire non seulement pour le peuple juif, mais pour l’ensemble de l’humanité.

Ainsi, primo, Jésus montre que tout "ministre" (accomplissant un service religieux ou public) doit se considérer non comme un maître qu’on honore mais comme le serviteur de ceux pour lesquels il accomplit son service. Segundo, Jésus, en unissant les trois mazzoth (celle des prêtres, celle des lévites et celle du peuple) en une seule affirme l’égalité et l’unité de tous, quelles que soient les différences et les hiérarchies sociales et religieuses. Ainsi il anticipe la Nuit du 4 août 1789 ! Tertio, Jésus énonce clairement le principe de l’universalisme : le salut est pour tous, Juifs ou non Juifs ; tous les hommes bénéficient des mêmes droits et sont au bénéfice de la même grâce.

Alain Houziaux

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U
Réponse au commentaire n° 2Vous craignez que Jésus n'approuve pas mon interprétation ?C'est pourtant l'explication qu'il a donnée lui-même à ses disciples. Vous pouvez lire en Jean 6-63 : "C'est l'Esprit qui vivifie, la chair ne sert à rien. Les paroles que je vous ai dites sont Esprit et vie". Dès lors que l'on sait, puisque c'est écrit, que la vie c'est l'âme, cela signifie : "C'est l'Esprit qui vivifie, la chair ne sert à rien. Les paroles que je vous ai dites sont Esprit et âme". Alors qu'ai je à faire de la signification de l'eucharistie puisqu'elle est nourriture faite de mains d'hommes qui nourrit la chair et non l'Esprit qui lui, nourrit l'âme. C'est faire la Volonté du Christ qui est la nourriture de l'Esprit. Vivre selon la chair, c'est se nourrir comme les pères dans le désert, de la manne : ils en sont morts. Vivre selon l'Esprit, c'est nourrir l'âme pour la faire entrer dans la vie éternelle. Au cas où vous ne l'auriez pas encore compris, l'esprit humain est de nature éternelle car Dieu est Esprit (Jean 4-24), tous les esprits viennent de Dieu et sont rendus à Dieu, d'où la tourmente éternelle pour ceux qui n'auront pas su manger la vraie nourriture qui vivifie (l'âme) puisque l'âme est mortelle, Dieu peut la faire périr dans la géhenne, c'est écrit tout pareil. Ne confondez pas esprit et âme, ce n'est pas la même chose : l'esprit est de nature divine, l'Eternel souffla dans les narines d'Adam le vivifiant, faisant de lui une âme vivante. L'âme est de nature humaine : le sang de la chair. Dieu avait déjà créé l'homme à son image, corps spirituel, en Genèse 1 le sixième jour. Ce n'est qu'après le septième jour qu'il le modela humain avec la glaise pour en faire une âme vivante, Genèse 2. C'est encore après qu'il sorti la femme de l'homme. Relisez, vous verrez, peut-être, car il n'est pas donné à tout le monde de voir, c'est le constat que je fais chaque jour, hélas. Bernadette.
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B
Il est excellent de rappeler le contexte dans lequel Jésus a institué la nouvelle alliance, tant d'hommes ont cru qu'il leur fallait réellement manger la chair et boire le sang de Jésus Christ ! (antropophages). Ils ont oublié que la nourriture de Jésus Christ, et il n'a pas omis de le préciser, n'était pas une nourriture terrestre faite de mains d'hommes, elle lui venait d'en-haut, de l'Esprit Saint de Dieu, elle était Spirituelle. Elle était de faire la Volonté de son Père : j'ai à manger une nourriture que vous ne connaissez pas, dit-il à ses disciples et ceux ci crurent que quelqu'un lui avait apporté à manger. "Méfiez-vous du levain des pharisiens", il ne s'agissait pas de leur pain, mais de leur enseignement. La nourriture qu'Il souhaite que nous mangions, la coupe qu'il souhaite que nous buvions est bien évidemment de faire à notre tour Sa Volonté et de se méfier de la nourriture que nous proposent les nouveaux pharisiens.<br /> Beaucoup ont oublié que le sang de la chair, c'est l'âme (Exode, Lévitique, Deutéronome). Ainsi, le sang de la chair de Jésus, c'est son âme, sa vie qu'Il a donnée pour nous et qui est entrée ainsi dans l'éternité de Dieu. A chacun de renoncer à la vie selon la chair pour entrer dans la vie selon l'Esprit pour que son âme soit rendue pure (repentance des péchés primordiale et essentielle pour pouvoir naître de nouveau, d'eau et d'Esprit ce dont la plupart des religieux se soucient peu en vérité). Bravo quoiqu'il en soit à l'auteur de ce blog et pour les précisions données ici. Bernadette.
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B
Votre interprétation sur la signification des paroles ceci est mon corps, ceci est mon sang n'est pas sans intérêt surtout la comparaison avec les habitudes de juifs.Mais pour ce qui est de l'interprétation de la signification de ces phrases. Pourquoi vous cassez-vous la tête. A notre époque, par le biais des révélations privées, notre Seigneur a tout expliqué en long en large et en travers des milliers et des milliers de pages à de très nombreuses personnes reconnues saintes ou en passe de le devenir. Tous ces messages au cours des siècles dans tous les pays concordent. Toujours des miracles sont présent comme marque d'authenticité. Toujours les intermédiaires sont sans culture.Alors ne vous cassez pas la tête, tout est écrit, ce qui peut d'ailleurs paraître normal compte tenu de l'époque à laquelle nous sommes. Au passage, dans tout ce que j'ai pu lire sur l'eucharistie à travers des dizaines et des dizaines de révélation, je n'ai rien vu qui corresponde à votre explication.Je crains donc que Jésus n'approuve pas votre interprétation.
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N
Pour des lecteurs non avertis, peu au fait de l'histoire et des rites chrétiens, votre évocation de la Cène, ne risque-t-elle pas d'être comprise comme la ritualisation d'une ancienne coutume anthropophagique ? Pensez, en particulier aux peuplades qui, encore récemment, pratiquaient de telles coutumes. Comment les convaincre ensuite qu'elles sont criminelles ?
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M
Cela fait un grand bien que de lire un tel article concernant l'oeuvre de Jésus. Un grand merci
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