Je dois bien avouer une chose. Depuis la déclaration de Bâle en 2012, s’il y a bien quelqu’un à qui je me réfère souvent, pour sa pensée et son action, c’est bien Michel Dumesnil de Gramont, Grand-Maître de la Grande Loge de France de 1938 à 1948, et initiateur de la renaissance de la Franc-Maçonnerie pendant la guerre puisqu’il a réussi à obtenir du Général de Gaulle le décret du 22 décembre 1943 qui abolit le décret de dissolution des sociétés secrètes pris par Pétain en août 1940.
Car ce qui va être proposé aux députés de la Grande Loge de France, au mois de décembre 2014, c’est ni plus ni moins que de parachever l’œuvre initiée par Michel Dumesnil de Gramont – mais je pense aussi à Oswald Wirth, Albert Lantoine, René Guénon, Louis Doignon, Henri Tort-Nouguès et bien d’autres.
A tous ceux qui, comme Michel Dumesnil de Gramont (qui fût membre notamment de loges comme Le Portique – initiée par Albert Lantoine-, La Grande Triade, Cosmos, La France) ont travaillé sans relâche au réveil spirituel de l’Ordre et à ce que le Rite Ecossais Ancien et Accepté retrouve toute sa puissance initiatique originelle dans une pratique rigoureuse et intense, débarrassé de ses scories profanes qui laissaient par trop les bruits de l’Agora troubler la nécessaire sérénité méditative du Temple.
« Le sentiment national n'a marqué à l'égard de la Maçonnerie une réserve sérieuse qu'à partir du moment où cette organisation est sortie de son cadre normal d'association de pensée.
Le remède est par suite évident, il consiste à redonner à la Franc-Maçonnerie ce statut moral de famille spirituelle qu'elle ne devra plus abandonner », nous dit Michel Dumesnil de Gramont dans son ouvrage (écrit avec le trop oublié ancien Grand-Maître Antonio Coen) intitulé « La Franc-Maçonnerie Ecossaise ».
Et il poursuit très justement : « Nous le devons d'autant plus que pour tenir ce rôle nous n'avons rien à changer dans la structure profonde de notre Ordre et dans ses méthodes. C'est, il faut le reconnaître, une extraordinaire bonne fortune que d'avoir simplement à reprendre des traditions que le temps et les événements n'ont en rien altérées. Loin de les abandonner, le seul et utile effort que nous ayons à faire, c'est de les reprendre dans toute leur pureté, de revenir, dans toutes nos manifestations, au véritable esprit maçonnique que l'imitation, parfois inconsciente, des habitudes profanes tendait souvent à obscurcir.
Si notre Institution sait se rajeunir et se revivifier en se retrempant aux sources authentiques de l'esprit maçonnique, elle peut devenir pour les hommes soucieux de régénérer notre pays le centre d'attraction qu'elle aurait dû toujours être et dont la nécessité se fera cruellement sentir ».
Une Franc-Maçonnerie rajeunie, revitalisée, sure d’elle-même, dans ses principes comme dans ses pratiques, qui a renforcé considérablement son corpus idéologique et symbolique ces soixante dernières années, et qui pratique de façon rigoureuse son rite, le Rite Ecossais Ancien et Accepté, telle est bien la Grande Loge de France aujourd’hui. Elle le doit à tous ceux qui ont pris la direction de la GLDF depuis 60 ans et je ne peux les citer tous! Une exception pour les trois derniers : Alain Graesel, Alain-Noël Dubart et Marc Henry...
Les oiseaux de mauvais augure, qui prédisent toujours le pire pour la GLDF, piaffent dans un désert insondable où l’écho du silence est la meilleure réponse à leurs propos peu fraternels.
Car aujourd’hui, la Grande Loge de France, renforcée et vivifiée peut – encore plus qu’elle ne l’a fait hier - s’ouvrir à l’extérieur et répondre avec enthousiasme à l’appel des cinq Grandes Loges européennes, avec les autres Grandes Loges membres de la Confédération maçonnique de France.
Michel de Gramont ne disait pas autre chose, dès le Convent de 1945 !
« Mais ce n'est pas seulement en France que la Grande Loge doit faire sentir son action. Nous ne devons jamais perdre de vue l'universalisme du Rite écossais; nous devons toujours avoir présente à l'esprit cette pensée que sur toute la surface de la terre des millions d'hommes, reliés à nous par un même langage, symbolique, partagent notre idéal et que l'union de tous ces Maçons effectivement réalisée préfigurerait la grande alliance pacifique des peuples épris de liberté.
Cette vaste union des Maçons est l'un des buts que le Rite écossais en France s'est toujours proposés; il n'a négligé aucune occasion, aucun effort pour s'en rapprocher ».
« Ce serait pour notre Rite écossais un grand et noble rôle que de servir de trait d'union entre les Obédiences européennes renaissantes et les puissances maçonniques anglo-saxonnes.
Ainsi dans un monde où tout est à reconstruire apporterions-nous sur le plan qui est le nôtre une contribution digne de notre Ordre et des vastes desseins qu'il doit tracer.
Mais là encore nous ne pouvons espérer réussir que dans la mesure où nous resterons fidèles aux traditions de l'Institution et à ses méthodes particulières. Nous devons d'une part, éviter de tomber dans un fétichisme inerte et stérile et d'un autre côté, nous garder de déformer notre caractère propre en plagiant les organisations profanes.
Nous n'ignorons pas qu'il est malaisé d'éviter ce double danger et qu'il est difficile de s'adapter au présent tout en respectant le passé: cela exige un continuel contrôle de soi-même et un constant effort de lucidité.
II faut donc que dans le concert international de la Maçonnerie notre Rite écossais se montre aux yeux de nos amis étrangers le scrupuleux observateur de l'esprit et des règles de l'Ordre tout en jouant un rôle d'animateur et si le mot n'est pas trop ambitieux de guide.
C'est peut-être un dessein orgueilleux, mais il mérite que l'on s'y attache ».
Nous pourrions penser que ces lignes ont été écrites pour aujourd’hui ! Si les vicissitudes de l’Histoire maçonnique contemporaine n’ont pas permis de mener à bien cette œuvre essentielle plus tôt, la déclaration de Bâle comme la toute récente déclaration de Berlin du 23 juillet 2014 vont permettre à la Grande Loge de France d’être encore plus en phase avec sa propre histoire.
Celle du Comte de Grasse, Marquis de Tilly, qui, de retour des Etats-Unis, créée en France en 1804, la Grande Loge Générale écossaise.
Celle du capitaine Le Tellier, propriétaire du baleinier Ajax, qui fondait des loges écossaises tout au long de son parcours de pèche. A titre d’exemple, la loge « Le progrès de l’Océanie », à l’Orient d’Honolulu travaille toujours en langue française, sous l’obédience de la Grande Loge de Californie.
Celle de La Fayette, le héros des deux mondes, célébré en héros lors d’une immense fête écossaise en 1830.
Celle de Jean Pons Viennet, alors chef de l’Ordre Ecossais, qui pouvait interpeller le Maréchal Magnan, Grand-Maître du GODF, le 3 février 1862, en lui disant : « Nos relations s’étendent aux extrémités du monde tandis que les Vôtres ne dépassent pas la frontière ».
Conçu et imaginé en France (lorsqu’Etienne Morin part en direction des Iles en 1762, 28 des futurs 33 degrés du REAA sont pratiqués en France), solidifié, hiérarchisé et ordonné à Charleston aux Etats-Unis en 1801, à partir des grandes Constitutions de Berlin – en Prusse - de 1786, le Rite Ecossais Ancien et Accepté est dès sa conception un rite cosmopolite, nomade, international.
Voué dès l’origine à l’universalisme, il est d’ailleurs le rite le plus pratiqué dans le monde aujourd’hui.
Un rituel traditionnel, humaniste, axé sur la spiritualité, qui est parfaitement en phase avec les attentes les plus profondes de nos contemporains qui viennent, dans les loges de Saint-Jean, chercher du sens à leur vie.
Ainsi nous le dit Henri Tort Nouguès :
« Aussi, les francs-maçons de la Grande Loge de France sont-ils conscients de l'importance capitale de la tradition en général et la tradition maçonnique en particulier, de son histoire.
Dans toute tradition maçonnique, nous trouvons successivement l'utilisation d'un rituel pour l'ouverture et la fermeture des travaux de loge, la pratique du symbolisme et l'Idée d'une voie initiatique. En effet, une réunion maçonnique, une tenue comme nous disons, outre qu'elle ne se passe pas dans un local quelconque mais dans un temple, c'est-à-dire dans un lieu consacré, sacré, ne se passe pas n'importe comment. Elle est soumise à la stricte et rigoureuse observance d'un rituel, elle se déroule selon un certain rite (quel que soit ce rite). Or, la fonction de tout rite est d'écarter « les impuretés» inhérentes à tout monde profane, de nous séparer de ce monde pour mieux retrouver un monde de pureté ou idéal. Sa fonction est de nous préparer et de favoriser le passage de «ce monde» à un «autre monde», de permettre et de favoriser le passage du vieil homme à l'homme nouveau, de l'homme en proie au chaos des passions, et de ce fait désordonné, à un homme mieux ordonné, plus en harmonie avec lui-même, en le mettant en communication avec les autres, avec lui-même, avec le cosmos et avec ce qui le transcende, la Lumière, le Grand Architecte de l'Univers ».
C’est bien à ce niveau là que se trouvent les enjeux du « moment conventuel » qui aura lieu lors de la tenue de Grande Loge de la GLDF au mois de décembre 2014.
Les députés n’auront qu’une seule question à se poser : ce projet est-il bon pour la Grande Loge de France, pour l’Ordre Ecossais, pour le rayonnement de notre Rite Ecossais Ancien et Accepté en France, en Europe (continentale d’abord) et dans le monde ?
Fait majeur : lors du Convent de la Grande Loge de France de juin 2014, il a été donné expressément mandat au Grand Maître, Marc Henry, de poursuivre les discussion avec les Grandes Loges Européennes.
Les modifications proposées pour le mois de décembre 2014 ne sont – ni plus ni moins – que l’insertion dans les règlements généraux et statuts de la Grande Loge de France de mesures votées par ailleurs à des majorités écrasantes des députés de la GLDF lors des différents votes concernant la Confédération maçonnique de France.
Par exemple il est proposé d’insérer :
« Les Loges de la Grande Loge de France respectent en leur intégralité les principes partagés par la Franc-Maçonnerie Universelle qui en assure l’unité et que sont:
- l’invocation du Grand Architecte de l’Univers,
- la présence en Loge des Trois Grandes Lumières: le Volume de la Loi Sacrée exposé et ouvert avec l’Equerre et le Compas,
- la souveraineté exclusive sur les grades symboliques,
- l’indépendance vis-à-vis de toute structure maçonnique de hauts grades,
- la non mixité dans les travaux rituels,
- l’interdiction de discussions politiques ou religieuses,
- le caractère progressif et spirituel de la démarche maçonnique ».
Or, le 14 juin 2013, les députés de la GLDF ont adopté à une majorité de 92% des voix le traité fondateur de la Confédération Maçonnique de France qui prévoit dans son article 1 :
« Les Grandes Loges de la Confédération Maçonnique de France respectent en leur intégralité les principes partagés par la fraternité maçonnique universelle qui en assurent l’unité et que sont:
- l’invocation du Grand Architecte de l’Univers,
- la présence en Loge des trois grandes Lumières : le Volume de la Loi Sacrée exposé et ouvert avec l’Equerre et le Compas,
- la souveraineté exclusive sur les grades symboliques,
- l’indépendance vis-à-vis de toute structure maçonnique de hauts grades,
- la non- mixité dans les travaux rituels.
- l’interdiction de discussions politiques ou religieuses,
- le caractère progressif et spirituel de la démarche maçonnique ».
Il ne s’agit sommes toutes que de cohérence…
« Les Francs-Maçons de la Grande Loge de France se reconnaissent mutuellement par l’observance de l’Art Royal qui unit les Francs-Maçons réguliers de par le monde ». Là encore il s’agit presque d’une évidence… Mais si cela est tellement évident, l’écrire ne pose aucun problème.
Autre proposition d’insertion dans la Constitution de la Grande Loge de France : « Pour le Rite Ecossais Ancien et Accepté la conception du Grand Architecte de l’Univers s’entend selon le texte adopté par le Convent de Lausanne de 1875, cadre dans lequel s’exprime la liberté de conscience de chaque Frère ». C’est la conception qui est celle des frères de la GLDF depuis 1894… L’inscrire ne change rien, et cela a même été réaffirmé solennellement lors du dernier Convent.
Il est proposé également de mettre par écrit à l’article 19 des RG ce qu’est une tenue pour la Grande Loge de France : « La Tenue est définie comme une réunion d’hommes, tous Frères, revêtus des décors traditionnels (tablier, gants, cordon ou sautoir), au sein d’une Respectable Loge dont les Travaux sont ouverts sous l’invocation du Grand Architecte de l’Univers, en présence des trois grandes Lumières de la Franc-Maçonnerie qui sont le Volume de la Loi Sacrée exposé et ouvert au Prologue de Jean, l’Equerre et le Compas.
Dans le cadre d’une ouverture et d’une fermeture rituelles (les Travaux, elle met en œuvre le rituel du degré et du Rite pratiqués.
Ainsi la Tenue est exclusivement réservée à des pratiques et à des travaux initiatiques permettant la progression initiatique de chaque Frère dans le Rite qu’il pratique.
Elle peut comporter de façon accessoire des discussions concernant les modalités de fonctionnement de la Loge ».
Or toujours le 14 juin 2013, lors de l’adoption du Traité Fondateur de la CMF, les députés de la GLDF avaient également voté à 92% le texte suivant :
« La Tenue est définie comme une réunion d’hommes, tous Frères, revêtus des décors traditionnels (tablier, gants, cordon ou sautoir), au sein d’une Respectable Loge dont les Travaux sont ouverts sous l’invocation du Grand Architecte de l’Univers, en présence (les trois grandes Lumières de la Franc-Maçonnerie qui sont Je Volume de la Loi Sacrée exposé et ouvert au Prologue de Jean, l’Equerre et le Compas.
Dans le cadre d’une ouverture et d’une fermeture rituelles des Travaux, elle met en œuvre le rituel du degré et du Rite pratiqués.
Ainsi la Tenue est exclusivement réservée à des pratiques et à des travaux initiatiques permettant la progression initiatique de chaque Frère dans le Rite qu’il pratique.
Elle peut comporter de façon accessoire des discussions concernant les modalités de fonctionnement de la Loge ».
Là encore il s’agit de cohérence entre les deux textes, celui de la GLDF et celui voté précédemment de la CMF.
Au chapitre 1 de la Constitution de la Grande Loge de France il est donc logiquement proposé d’ajouter :
« LA GRANDE LOGE DE FRANCE
La Grande Loge de France et ses Loges respectent les Principes Fondamentaux de la Franc-Maçonnerie Universelle.
La Grande Loge de France n’entretient de relations, dans un cadre initiatique et rituélique, qu’avec des Obédiences respectant ces mêmes Principes.
Les Frères de la Grande Loge de France s’engagent à respecter ces principes pour toutes les Tenues initiatiques auxquelles ils participent ».
Ces relations avaient déjà été prévues dans le Protocole de visites et d’échanges maçonniques voté par le Convent de la GLDF le 14 juin 2013 en même temps que le traité fondateur de la CMF.
« L’appartenance d’un Frère à l’une des Grandes Loges membre de la Confédération emporte la reconnaissance de l’adhésion de ce Frère aux Principes de la Franc-maçonnerie tels qu’exposés à l’article premier du Traité Fondateur.
Elle vaut donc autorisation de visite et de participation à toute Tenue dans toutes les Loges des Grandes Loges membres de la Confédération ».
Les dispositions particulières de la Grande Loge de France prévoient :
« 1. Les visites des Frères des Grandes Loges signataires sont autorisées librement dans les Tenues des Loges de la Grande Loge de France.
2. Les Frères visiteurs signent avant l’entrée en Tenue le Registre de Présences. En tête de la feuille d’émargement, il est rappelé aux Frères que les Loges de la Grande Loge de France travaillent rituellement en conformité avec les Principes de la Franc-Maçonnerie traditionnelle:
• l’invocation du Grand Architecte de l’Univers,
• la présence en Loge des Trois Grandes Lumières: le Volume de la Loi Sacrée exposé et ouvert avec l’Equerre et le Compas,
• la souveraineté exclusive sur les grades symboliques,
• l’indépendance vis-à-vis de toute structure maçonnique de hauts grades,
• la non- mixité dans les travaux rituels,
• l’interdiction de discussions politiques ou religieuses,
• le caractère progressif et spirituel de la démarche maçonnique.
La signature du présent Registre vaut engagement à les respecter.
3. Les visites des Frères de la Grande Loge de France dans les Loges des Obédiences signataires sont autorisées librement, dans la seule limite des conditions particulières arrêtées par ces Obédiences et contresignées par la Grande Loge de France ».
C’est là encore conforme à ce qui a été voté lors du dernier Convent de la Grande Loge de France au mois de juin 2014.
En effet à 81% les frères de la GLDF ont voté que « dans le respect des principes de la Grande Loge de France, les frères ont la liberté de voyager ».
Il n’a évidemment jamais été question de mettre un GPS dans le tablier des frères de la GLDF pour voir là où ils vont le soir !
Les frères connaissent parfaitement le cadre initiatique dans lequel ils travaillent et dans lequel ils évoluent, et auquel ils adhèrent librement. Ils savent donc si – exceptionnellement – ils se donnent la liberté de sortir de ce cadre. Mais ça, c’est l’affaire de chaque frère avec sa conscience et ça ne regarde pas l’obédience…
D’ailleurs, ce qui se conçoit bien devant s’exprimer clairement il est également proposé d’ajouter « Par leurs serments, les Francs-Maçons s’engagent à se conformer à la Déclaration de Principes, à la Constitution et aux Règlements Généraux de la Grande Loge de France ». Mais là encore, cette phrase sonne comme une évidence…
Ce que je note quant à moi c’est que, nulle part dans les propositions de modifications statutaires je n’ai lu une phrase disant « il est interdit de… ».
Peut-on dire que beaucoup de frères (dont je suis je l'avoue) aimeraient beaucoup que les frères de la Grande Loge Traditionnelle et Symbolique Opéra (GLTSO), puissent - s'ils le souhaitent - reprendre toute leur place dans la CMF...
Mais revenons au fond des choses et au début de mon propos. Les grands enjeux, l’essentiel pour la Grande Loge de France, pour l’Ordre Ecossais, pour le Rite Ecossais Ancien et Accepté.
Car, que disent clairement les 5 Grande Loges Européennes dans leur déclaration de Berlin du 23 juillet 2014 :
« Les Grandes Loges signataires sont convaincues que dans le cadre d’une recomposition du paysage maçonnique français, consacrée sur le plan international, une distinction nette doit être maintenue entre Grandes Loges régulières et non régulières. Dès lors, les Grands Maîtres signataires proposeront à leurs instances respectives de reconnaître à la fois la GLNF et la CMF pour autant que les modifications susmentionnées soient entérinées par le prochain Convent de la GLDF ».
Les choses sont dites, et clairement dites.
« A partir des documents officiels reçus de la CMF, qui contiennent un certain nombre de modifications importantes dans la Constitution et le Règlement Général de la GLDF, les cinq Grandes Loges signataires sont convaincues que la CMF est dès lors susceptible d'être elle aussi reconnue internationalement ».
Si les députés de la Grande Loge de France votent les modifications statutaires proposées (qui ne sont en fait pratiquement – comme nous l’avons vu – que l’adaptation dans les textes de la GLDF de textes votés par ailleurs par les députés de la GLDF dans le cadre des textes fondateurs de la CMF), alors des relations fraternelles pourront avoir lieu entre la Confédération Maçonnique de France et les cinq Grandes Loges signataires.
Ceci non pas dans un esprit de compétition avec la Grande Loge Nationale Française (qui a obtenu de nouveau la reconnaissance de la GLUA, ce qui était son objectif), mais de complémentarité (les Grandes Loges « considèrent à présent le paysage maçonnique français comme étant de facto un territoire "à partager" par toutes les parties concernées »).
D’ailleurs les Grande Loges « espèrent en conséquence qu'un climat d'amitié entre la GLNF et la CMF finira par s'installer. Pour l'instant, elles encouragent les Frères de la GLNF à admettre le fait que la CMF est considérée comme régulière depuis l'étranger et candidate valable à la reconnaissance ».
Alors oui, les frères ont tout l’été, et toute la rentrée, pour méditer et pour expliquer pourquoi le vote du mois de décembre 2014 est absolument essentiel.
On pourrait faire de l’exégèse savante du courrier des 5 Grandes Loges. Mais le message est clair…
Pour l’instant, je ne vois pas de responsable de la Grande Loge de France qui ne soit pas très favorable à ce projet, compte-tenu des enjeux.
Car c’est un « secret de polichinelle » que de savoir que des Grandes Loges américaines – parmi les plus significatives – attendent de voir les relations se nouer entre la Confédération maçonnique de France et les 5 Grandes Loges Européennes avant, à leur tour, de nouer des relations fraternelles avec la CMF.
Et ce sont les députés, c’est-à-dire les représentants des quelques 850 loges de la Grande Loge de France et de ses 33 000 frères qui – en toute indépendance et en toute liberté – choisiront leur avenir.
Avec une seule question : « Qu’est-ce qui est le mieux pour la Grande Loge de France ? ».
Jean-Laurent Turbet
° Pour aller plus loin :
° La CMF répond à la déclaration de Berlin des 5 Grandes Loges européennes, sur ce site.
° La déclaration de Berlin du 24 juillet 2014, sur ce site.
° GLNF & CMF, déclaration choc des 5 GL d’europ., sur le site La Lumière de François Koch.
° Convent GLDF : Marc Henry réélu. Unité , sérénité et dynamisme, sur ce site.
° Poursuite de la CMF votée au Convent 2014 de la GLDF, sur ce site.
° GLDF 2014 : Un Convent de Liberté, sur ce site.
° Exclusif, la GLUA reconnaît de nouveau la GLNF, sur ce site.
° Exclusif : Alain Graesel défend la GLDF attaquée avant son Convent de juin 2014, sur ce site.
° Histoire maçonnique : Louis Trébuchet répond à Gérard Contremoulin, sur ce site.
° Visites vous avez dit visites, sur ce site.
° La Circulaire Générale N° 35 , sur ce site.
° GLIF, régularité, tradition et recherche de la reconnaissance internationale, sur ce site.
° RPMF : La Grande Loge de France a son destin en main après Vienne et Baltimore, sur ce site.
° GLTSO : Pourquoi nous quittons la Confédération, sur le site de La Lumière de François Koch.
° Baltimore 2014 : Extraits du rapport de la commission de reconnaissance, sur le site La Lumière de François Koch.
° Déclaration de Vienne, des 28 et 29 janvier 2014, sur le site La Lumière de François Koch.
° Avenir de la GLNF : Plusieurs articles dans Nice-Matin, sur ce site.
° CMF : La Grande Loge de France adopte à plus de 86% les statuts et règlements de la Confédération Maçonnique de France, sur ce site.
° Les règlements et statuts de la Confédération maçonnique de France, sur ce site.
° CMF : Les règlements et statuts sont signés, sur ce site.
° RPMF : Les 5 GL européennes accueillent la Confédération Maçonnique de France avec enthousiasme !, sur ce site.
° La ballade irlandaise des frères français, sur ce site.
° Le courrier des 5 GL européennes du 10 juillet 2013, sur ce site.
° RPMF : « Déclaration de Paris » du 3 juillet 2013. La CMF va de l’avant ! , sur ce site.
° Le texte de la « Déclaration de Paris » du 3 juillet 2013, sur ce site.
° Le traité fondateur de la Confédération Maçonnique de Franceet le protocole d’Intervisites, sur ce site.
° Convent 2013 historique de la Grande Loge de France. La Confédération Maçonnique de France créée, sur ce site.
° Première tenue « confédérale » à la Grande Loge de France, sur ce site.
° RPMF : Le prétexte LNF, sur ce site.
° RPMF : Le Pari Confédéral, sur ce site.
° RPMF : Des réponses aux rumeurs qui font peur ! , sur ce site.
° RPMF : Tenues communes pour les frères des cinq Obédiences Régulières françaises, sur ce site.
° RPMF : Conférence de presse de Marc Henry et des Grands-Maîtres des obédiences régulières françaises, sur ce site.
° Marc Henry (GLDF) : « La Confédération aura une direction à 5 têtes. »,sur le site La Lumière de François Koch.
° La Grande Loge Indépendante de France est consacrée, sur ce site.
° GLTSO : le Grand-Maître Jean Dubar parle de la recomposition du paysage maçonnique français, sur ce site.
° RPMF : La Confédération des Grandes Loges Traditionnelles Régulières est en marche, sur ce site.
° Déclaration des cinq Grandes Loges Françaises du 18 décembre 2012, sur ce site.
° Déclaration des cinq Grandes Loges Régulières du 12 septembre 2012, sur ce site.
° GLNF : Le texte de la GLUA qui enlève la reconnaissance (explications), sur ce site.
° GLNF : La reconnaissance anglaise, c’est fini, sur ce site.
° La Grande Loge de France confirme que les négociations sont engagées avec les 5 Grandes Loges européennes, sur ce site.
° La Grande Loge de France accepte d'ouvrir des discussion avec les 5 grandes loges régulières européennes, sur ce site.
° La Grande Loge de France en pleine forme et très convoitée avant son Convent, sur ce site.
° Après l'appel de Bâle des grandes loges réagissent, sur ce site.
° Le communiqué de Presse officiel de la Grande Loge de France, sur l'élection de Marc Henry, sur ce site.
° Marc Henry élu Grand-Maître de la Grande Loge de France, sur ce site.
° La GLDF répond officiellement aux 5 obédiences européennes, sur ce site.
° La déclaration de Bâle du 10 juin 2012, sur ce site.
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Je ne parle ni au nom d'une association, ni d'un parti, ni d'une loge, ni d'une obédience maçonnique.
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Je ne suis en aucune façon habilité à écrire au nom d'une association, d'un parti, d'une loge, d'une obédience maçonnique. Tout ceci pour que cela soit bien clair, qu'il n'y ait aucune ambiguïté de quelque nature que ce soit.
Quelles que soient mes responsabilités - ou non - présentes ou futures dans une organisation, les propos tenus dans cet article comme dans tous les articles de ce Blog, sont exclusivement des opinions personnelles qui n'engagent que moi.
Je rappelle simplement que la liberté d’expression est en France un droit Constitutionnel, quelle que soit notre appartenance à une association de quelque nature que ce soit.
Dans son article 10, la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen dispose que : « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la Loi. »
Dans l'article 11, la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen dispose aussi que : « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. »
Ces deux articles ont valeur constitutionnelle car le préambule de la Constitution de la Ve République renvoie à la Déclaration de 1789.
La Constitution et les Lois de la République Française s'appliquent sur l'ensemble du territoire national et s'imposent à tout règlement associatif particulier qui restreindrait cette liberté fondamentale et Constitutionnelle de quelque façon que ce soit.
« Jurez-vous, de plus, d’obéir fidèlement aux chefs de notre Ordre, en ce qu’ils vous commanderont de conforme et non contraire à nos lois ? » (Extrait du Serment prêté par chaque franc-maçon lors de son initiation).
Jean-Laurent Turbet
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