Alors c’est fait ! Ou presque… le président de la République, François Hollande doit l’annoncer demain : Pierre Brossolette va entrer au Panthéon.
Nous étions fort heureusement nombreux à nous être mobilisés pour l’entrée de Brossolette au Panthéon dès qu’il en avait été question l’année dernière.
Journaliste, homme politique, socialiste, franc-maçon, mort en martyr de la France Libre pour ne pas parler et livrer ses camarades de combat sous la torture.
Marc Henry, le Grand-Maître et toute la Grande Loge de France (il avait été initié franc-maçon en 1927 au sein de la loge Emile Zola) avait soutenu avec force cette candidature. Marc Henry déclarait lors de la cérémonie de clôture du Convent de la GLDF le 13 juin 2013 : « Le Président de la République, dans un courrier du 22 mai dernier, adressé au Président du « Centre des monuments nationaux » lui demande de lui faire des suggestions sur les personnalités qui pourraient faire l'objet, dans les années qui viennent, d'un hommage au Panthéon.
M. Philippe Bélaval, président de ce Centre, souhaite nous interroger sur ce point. Je pense, mes Très Chers Frères Députés, qu'un nom s'impose, s'il ne devait y en avoir qu'un, c'est celui de notre regretté Frère Pierre Brossolette. Chacun connaît son action dans la Résistance et chacun sait que son engagement l'a conduit à rester « fidèle au devoir jusqu'à la mort ». Maître maçon, ô combien incarné, il demeure, pour chacun de nous, l'exemple vivant de cet Hiram légendaire qui doit nous guider tant dans nos engagements que dans nos choix.».
Pierre Brossolette entrera au Panthéon en même temps qu’un autre Franc-Maçon célèbre, Jean Zay. Ministre de l’éducation nationale durant le Front Populaire, initié franc-maçon en 1926 au sein de la loge Etienne Dolet du Grand Orient de France, il sera exécuté par la Milice le 20 juin 1944.
Les deux frères entreront au Panthéon aux côtés de deux femmes admirables :
Germaine Tillon, ethnologue et résistante, elle fonde le réseau du Musée de l'homme. Dénoncée par un prêtre, l'abbé Alesch, en 1942, elle est incarcérée puis envoyée, avec sa mère, en déportation. De son séjour dans les camps nazis, elle a rapporté l'ouvrage Ravensbrück (édité en 1946).
Geneviève de Gaulle-Anthonioz, nièce du Général, elle résistera pendant la seconde guerre mondiale comme Germaine Tillon dans le réseau du Musée de l'homme et sera également déportée dans le camp de concentration de Ravensbrück en février 1944. Elle écrira La Traversée de la nuit de son expérience, cinquante ans après sa libération.
A l'issue de la guerre, après un passage par le cabinet d'André Malraux au ministère de la culture, elle deviendra en 1964 la présidente d'ATD (Aide à toute détresse), qui deviendra quatre ans plus tard ATD-Quart monde. Militante de la cause des sans-abri, membre du Conseil économique et social (CES), elle rédigera en 1995 un rapport sur la grande pauvreté. Elle fut également la première femme à recevoir la grand-croix de la Légion d'honneur.
Jean-Laurent Turbet
° Pour aller plus loin :
° Pierre Brossolette doit entrer au Panthéon, sur ce site.
° GLDF : Marc Henry pour l’entrée de Pierre Brossolette au Panthéon, sur ce site.
° Colloque « Pierre Brossolette au Panthéon » à l’Assemblée Nationale, sur ce site.
° « De la Désobéissance à la Résistance ». Dîner-dialogue de FM & Société avec Alexandre Adler et Marc Henry le 5 novembre 2013. , sur ce site.
° Le site Pierre Brossolette, où vous pouvez signer la pétition en ligne pour le transfert de Pierre Brossolette au Panthéon.
Attention ! Cet article, comme tous les articles du "Bloc-Notes de Jean-Laurent sur les Spiritualités", (http://www.jlturbet.net/) est écrit en mon nom personnel.
Je ne parle ni au nom d'une association, ni d'un parti, ni d'une loge, ni d'une obédience maçonnique.
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Dans son article 10, la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen dispose que : « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la Loi. »
Dans l'article 11, la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen dispose aussi que : « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. »
Ces deux articles ont valeur constitutionnelle car le préambule de la Constitution de la Ve République renvoie à la Déclaration de 1789.
La Constitution et les Lois de la République Française s'appliquent sur l'ensemble du territoire national et s'imposent à tout règlement associatif particulier qui restreindrait cette liberté fondamentale et Constitutionnelle de quelque façon que ce soit.
Jean-Laurent Turbet
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